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Le seul vigneron bordelais à avoir bénéficié de Cash Investigation
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Coupé au montage
Le seul vigneron bordelais à avoir bénéficié de Cash Investigation

Vigneron bio ayant longuement accueilli les équipes de Cash Impact pour témoigner de l’amélioration des pratiques phytos en Gironde, Philippe Carrille ne goûte pas le traitement partiel et partial du reportage, dont il est absent. Rencontre au détour du salon Prowein.
Par Alexandre Abellan Le 18 mars 2018
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Le seul vigneron bordelais à avoir bénéficié de Cash Investigation
« Une croisade contre Bordeaux est tellement plus simple que de s’attaquer aux firmes et metteurs en marché » soupire Philippe Carrille, rencontré ce 18 mars sur le salon Prowein. - crédit photo : Alexandre Abellan (Vitisphere)
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 Il n’y avait pas grand monde qui voulait aller au charbon, sachant que Cash Investigation est toujours à charge » se rappelle Philippe Carrille, le propriétaire du château Poupille (23 hectares en appellation Castillon, 10 ha en Saint-Émilion). Vigneron certifié en bio depuis 2008, il s’est malgré tout porté volontaire pour accueillir l’équipe de Premières Lignes Télévision (la société productrice du reportage). Dans le cadre de la visite organisée par le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, Philippe Carrille explique avoir rencontré pendant quatre heures Emmanuel Gagnier, le rédacteur en chef de Cash Investigation, discutant des enjeux de la réduction des pesticides à Bordeaux. Mais si l’entretien réalisé le même jour du journaliste avec la viticultrice Céline Wlostowicer a bien été diffusé sur France 2 ce 27 février, celui avec Philippe Carrille a été coupé au montage.

« Je ne suis pas frustré de ne pas être passé à Cash Investigation » précise le vigneron, un brin taquin. « J’ai vendu une caisse au rédac’ chef, je suis le seul à avoir fait des bénéfices avec Cash Investigation à Bordeaux ! » plaisante-t-il. Mais pour lui, « les viticulteurs bordelais se sentent floués : ils bossent, font des efforts et à côté, l’image de Bordeaux se fait défoncer… On continue à taper sur Bordeaux pour le sensationnalisme et les ego. C’est purement à charge et complètement dépassé : il y a en marre » regrette le vigneron. En ayant assez que le disque du bordeaux bashing continue à tourner en boucle, il attend toujours un appel d’Emmanuel Gagnier pour s’expliquer sur l’angle retenu par Cash Impact.

Chantre de la nuance

« Je ne vais pas dire que tout est parfait, mais il y a eu une prise de conscience grâce aux lanceurs d’alerte et aux médias. On est tous d’accord que les efforts ne sont pas suffisants… Mais on vient de tellement loin, il faut rattraper le retard. Les mentalités ont évolué, il n'y aura pas de marche arrière. Bordeaux ne mérite pas plus que les autres qu’on lui tape dessus systématiquement » continue Philippe Carrille.

Le vigneron étant visiblement remonté par le passage à la trappe de ses explications sur les développements du bio à Castillon, sur l’installation de ruches et panneaux photovoltaïques, sur le chauffage aux sarments, sur l’apport du Système de Management Environnemental… Mais il faut reconnaître que pour l’approche de Cash Investigation, Philippe Carrille était moins un chantre du tout bio que du réalisme viticole. Ayant souhaité porter un message nuancé, il s’est montré malicieux lors du tournage, montrant qu’une exploitation bio ne manque pas de produits Cancérigènes, Mutagènes et Reprotoxiques, comme le carburant GNR de son tracteur.

Marre de ceux qui discréditent la profession

« Il faut arrêter de stigmatiser et devenir rationnel. Il n'y a pas une solution, mais des solutions. Le cuivre est un métal qui peut aussi être nocif, il faut limiter les doses » explique le vigneron de la rive droite. Se posant en anti-donneur de leçons, il garde en travers de la gorge les « personnes intégristes, qui font une croisade personnelle contre les vins et vignerons de Bordeaux ». Soit, pour les nommer clairement, les militantes Marie-Lys Bibeyran et Valérie Murat ainsi que le syndicaliste Dominique Techer, dont les interventions girondines antiphytos ont été retenues par Cash Investigation. « Il y en a marre de ces qui gens discréditent toute la profession par principe d’opposition, sans propositions viables » conclut Philippe Carrille.

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Tous les commentaires (9)
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ocrespy Le 05 avril 2018 à 09:48:52
Il est toujours très compliqué et difficile de remettre ses pratiques en question. Mais on ne peut pas dire à la fois "cash investigation a raison sur l'eau, l'énergie, les cancers etc. " et en même refuser leur constat à propos des pesticides. Soyons réalistes : la vigne est devenu une plante artificielle, totalement culturelle. Si l'homme s'en va, la vigne disparait. Il nous reste peut-être une centaine de lambrusques dans le monde ? Alors, certes, ça n'est jamais facile d'accepter que quelqu'un vienne chez vous et démonte les meubles en vous traitant de pollueur et d'assassin. Mais ne faut-il pas en passer par là pour une prise de conscience globale du problème ? Tous les agriculteurs aujourd'hui doivent avoir ceci en tête : ce que nous faisons chez nous impacte directement la vie de nos voisins, de nos clients et de la planète d'une manière plus générale. Non, le fait de participer à l'économie du pays avec des vins à 2€ ne justifie pas des pratiques douteuses, la pollution des eaux et des sols, les traitements proches des écoles ou des habitations, l'utilisation de milliers de litres de gazoil, les rejets monstrueux de déchets, de gaz à effet de serre, la stérilisation des terres par la monoculture, la perte des sols par érosion, le financement d'entreprises internationales qui, par ailleurs, investissent dans les OGM, rachètent des terres aux pays pauvres et provoquent des taux de suicides monstrueux.
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viti Le 23 mars 2018 à 15:16:16
Amusant de voir cette enseignante se plaindre des odeurs des pesticides avec une cigarette à la main…(cash investigation du 27/02 13 minutes 55) Si toutefois elle devait tomber malade, certain que ce sera de la faute des viticulteurs…
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Thouroude Le 22 mars 2018 à 18:03:25
Pour dîner avec le diable, il faut une longue cuillère. Et même ainsi on risque gros. Quel intérêt avons-nous à discuter avec des gens malhonnêtes et bien sûr davantage intéressés par le scandale que par la vérité ? Et on appelle ça du journalisme sur le service public, donc payé avec nos impôts et contributions!
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EHIGELIN Le 22 mars 2018 à 02:57:10
Personnellement, je comprends très bien pourquoi, notamment, le bordelais est ciblé : des utilisateurs de produits qui mettent des combinaisons intégrales pour manipuler des produits dangereux pour les épandre à ... 5 m d'une école... d'une résidence... d'une personne ... Quand sur la commune de Begadan (Gironde - Médoc) la moitié des enfants seront atteint d'un cancer, on bougera peut être plutôt que de prier le sain capital ? Une parcelle appartenant au Chateau Cos D'Estournelle (magnifique château au passage), sur la commune de Jau Dignac et Loirac (parcelle de blanc) ... vendredi soir, 19H, je sors la table, l'apéro... ben bien arosé tout comme le jardin, de saloperie à manipuler avec précaution (masque à gaz par exemple et combinaison intégrale) ... ahhh c'est vrai, sur l'enjambeur, on ne peut pas couper les buses d'un côté sur les demi rang, et sur les deux quand on tourne à la fin d'un rang ... Donc non désolé, Ils ont raison d'être agressif, même si du coup les vignerons repectueux (et il y en a) on ne les entend pas ! Après l'émission est plus là pour dénoncer les mauvaises pratiques, mais c'est vrai, plus d'accent sur les bonnes ne serait pas plus mal !
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pruleau Le 20 mars 2018 à 19:40:30
Viticulteur dans la région de Cognac, je salue le professionnalisme de Philippe CARILLE. En effet, la prise de conscience est incontestable, mais il y a aussi les investissements nécessaires dont on ne parle pas. Je ne comprends pas pourquoi, le Bordelais et les Charentes sont ciblées.
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mareschal Le 20 mars 2018 à 15:26:22
Merçi pour cette mise au point il n'y a pas que pour ce rédac chef en cause mais la présentatrice Elise Lucet qui se prend pour l'exécutrice des hautes oeuvres! le mal francais , qui fait de l'audience au lieu de soutenir les efforts mentionnés. on aurait pu parler des cépages résistants.. des innovateurs en Allemagne , en Suisse....
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R?mi LACOMBE Le 20 mars 2018 à 15:03:59
Je ne comprends vraiment pas!!! Pendant des décennies, la recherche (que nous finançons), les différents ministères (de gauche, de droite), nous auraient bleuffé en homologuant des produits qui nous ont empoisonnés nous même et nos salariés.. Et nous sommes coupables?? De quoi? d'avoir fait vivre ces tribus? De vouloir à tout pris nous empoisonner nous mêmes et nos salariés, nos voisins en augmentant à tout prix nos prix de revient?? redonnons les responsabilités à ceux qui les ont! Les émissions de cette dame se vendent et font de l'audience qui fait vendre de la pub à la chaine qui les diffuse.. Ces émissions contiennent des contre vérités (très différent d'un mensonge pour vendre"!) d'après ce qu'en écrit mediapart.. La recherche, elle, ne cherche presque exclusivement que sur du "captif (cad aidée par un financeur qui a quelque chose à vendre..) et nous serions coupables?? Je ne comprends pas bien!! Remarquez que ce monde est TRES intelligent, il légalise (bientot) le canabis et interdit (bientot) le glyphosate alors!!
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de Vazeilles Le 20 mars 2018 à 14:43:38
il faut que cash investigation viennent dans le Beaujolais et ils verront ce que sont des terres réellement mortes et des vins totalement chimiques, (3 fois plus de matière chimique active que dans les appellations les plus chimiques de France!). Mais voilà le Beaujolais est protégé on ne sait pas pourquoi ni par qui...
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In aqua veritas Le 19 mars 2018 à 09:41:22
Un peu de courage! Cela fait mal, car cash a mis le doigt dessus point ,dès 1993 je faisais une carte des vins avec des produits bio et biodynamique certains vignerons travaillaient avec de la music ,avec du lait avec de la silice ,avec de l'argile etc. etc. seul quelque très RARE bordelais s'ouvraient au bio... assis sur leurs lauriers des "primeurs" les solutions alternatives concrètes et EFICACES existes, sauf que cela demande du courage pour aller regarder ailleurs dans les autres vignobles. NOUS SOMMES 2018...
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