Après le gel d’avril dernier, les acheteurs ont anticipé le manque de volume et les hausses de prix. Ils ont cherché à se couvrir très tôt. D’autant qu’il y avait encore du millésime 2016. Du coup le marché, est relativement calme aujourd’hui (début mars, NDLR) », explique Jean-Luc Delcayre courtier à Rouffignac-de-Sigoulès.
Fin février, après 7 mois de campagne, le cours moyen du bergerac rouge s’affiche à 1053 € par tonneau (900 L, soit 117 €/hl) contre 910 €/T (101 €/hl) à la même période pour la campagne 2016/17. Soit une hausse de 16 %. Si les cours ne flambent pas, c’est parce que tout le monde y prend garde. « Il faut éviter de refaire les erreurs suite au précédent gel de 2013. Les prix avaient grimpé très haut pour ensuite enregistrer des baisses vertigineuses et in fine des pertes de marché » rappelle Jean-Luc Delcayre.
Philippe Allain, président de la cave de Sigoules, ne dit pas autre chose : « On devient raisonnable. La problématique est d’arriver à stabiliser les prix sur la base de 1100 € le tonneau (122 €/hl) de bergerac rouge générique ». La coopérative qui a produit 4000 hl de ce vin dédié au vrac, a vite trouvé preneur. « Entre décembre et janvier, les affaires se sont faites. Tout a été réservé du fait de la petite récolte », indique Philippe Allain.
A Flaugeac, Philippe Ponty n’est pas mécontent. Julien de Savignac a acheté ses 316 hl de bergerac rouge au prix de 1200 €/T (133 €/hl). Un partenariat qui dure depuis onze ans avec ce négociant. L’an dernier, ce viticulteur avait obtenu 1000 €/T (111 €Hl) pour une partie de ses vins, et 900 € (100 €/hl) pour le reste.
Joël Lacotte exploite 12 ha de vignes à Singleyrac. Il produit 650 hl de vins dont 400 hl de bergerac rouge. ). Il va écouler 150 hl auprès du négociant Sainte Foy Vins. Le prix n’a pas encore été fixé. « L’an dernier, il était de 1100 €/T. Cette année j’espère bien obtenir 1200 €/t », confie-t-il. Les hl restant ont trouvé preneur auprès d’un négociant pour un marché aux Etats-Unis.
A l’Interprofession des Vins de Bergerac et de Duras, Vincent Bergeon, le directeur, observe une activité « soutenue ». Depuis le 1er août, l’interprofession a enregistré volume de 48 800 hl de transactions contre 38 400 hl l’an passé dans cette même période.