’image est saisissante : le bâtiment abritant les expérimentations de pulvérisation menées par l’IRSTEA et l’IFV s’est effondré sous le poids de la neige tombée en abondance sur Montpellier le 28 février. Si l’accident n’a pas fait de victime, le matériel qu’il renfermait, a été gravement endommagé. « On ne sait pas de manière précise ce qui est en état de fonctionner » tempère Adrien Verges, de l’Institut français de la vigne et du vin (IFV). En effet, personne n’a, pour l’instant, pu pénétrer dans le bâtiment pour des questions de sécurité. D’après les experts, il a été construit selon des normes anciennes qui autorisaient un poids de charge de 70 kg/m2 sur le toit. Les chutes auraient provoqué une charge de 100 kg/m2, de quoi expliquer qu’il n’est pas tenu.
Par ailleurs, les chercheurs qui travaillaient dans les bureaux adjacents au bâtiment écroulé n’ont pas accès à leurs locaux et ont été déplacés dans d’autres unités jusqu’à nouvel ordre. Ce bâtiment doit être vérifié pour s’assurer que sa structure métallique n’a pas été endommagée. Le travail d’expertise doit prendre au minimum 15 jours.
Qu’elles seront les conséquences pour le travail engagé sur la pulvérisation en viticulture, l’un des points clés du plan de la filière rédigé dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation ? Difficile de répondre pour l’heure. A court terme, l’IFV assure que le projet de labellisation des pulvérisateurs, qui doit permettre de classer le matériel en fonction de ses performances sur la précision de la pulvérisation, ne sera pas remis en cause et pourra être présenté cette année comme prévu. « Toutes les données sont stockées et acquises » explique Adrien Verges. Mais, pour ce qui est de l’innovation en matière de matériels plus performants, il est possible que les expérimentations prennent du retard. Il faudra en effet reconstruire l’outil et pour cela évaluer le coût de ce processus pour choisir la meilleure des options possibles. L'IFV précise : "nous mettrons tout en oeuvre pour qu'il n'y ait pas de rupture dans les expérimentations".
Enfin, l’écroulement du bâtiment intervient sur fond de réflexion d’une fusion entre l’Inra et l’IRSTEA voulue par les ministres de l’agriculture et de la recherche, qui pose la question de la fermeture de certains sites. Il est fort à parier que cette volonté jouera dans les choix qui seront faits pour la reconstruction de ce lieu de recherche de pointe et unique en France.