a présentation du rapport d’étape de l’expérimentation sur les vignes semi-larges (VSL), qui s’est tenue le jeudi 15 février au comité national de l’Inao, a été avancée de trois ans. Le changement du mode de conduite des vignes champenoises n’est pas pour demain, mais ces trois années d’anticipation du rapport sont un indicateur de la volonté de ce vignoble d’avancer plus vite. Lancée en 2006, l’expérimentation doit durer 25 ans.
« C’est un temps trop long, commente Maxime Toubart, président du Syndicat Général des Vignerons de Champagne (SGV). Nous aimerions réduire la durée à 15 ou 20 années. Il est important d’offrir cette opportunité aux vignerons qui le souhaitent ». Les essais sont menés sur une dizaine d’hectares, sur quinze parcelles réparties sur l’ensemble du vignoble. La distance entre les ceps varie de 0.90 à 1.20 m et celle entre les rangs de 1.80 à 2.20 m. La densité de plantation peut varier de 4 000 à 5 500 pieds/ha, soit presque la moitié de la densité actuelle.
Les résultats montrent qu’il n’y a pas de problème qualitatif sur les raisins et que les caractéristiques organoleptiques des vins restent identiques. Ce mode de conduite présente plusieurs avantages, notamment sur les aspects environnementaux et économiques. Il facilite la gestion de l’enherbement, ce qui est particulièrement d’actualité avec la fin programmée du glyphosate et du Basta.
Les partisans des VSL mettent aussi en avant la moindre pénibilité des travaux, les vignes étant moins basses. Les coûts de mécanisation sont également diminués, les tracteurs vignerons pouvant opérer dans ces vignes. Quant au temps des travaux manuels (taille, liage, relevage), il diminue d’environ 40 %. Point limitant, les rendements sont plus faibles, de l’ordre de 20 %. L’Inao a attiré l’attention du SGV sur l’intégration paysagère d’un tel changement. « Il faut y réfléchir sérieusement pour garder une harmonie visuelle », confirme Maxime Toubart. Le changement du cahier des charges autorisant les vignes semi-larges pourrait être plus ou moins concomitant avec les premières plantations de la nouvelle aire d’appellation, promise pour 2021-2022.