i-janvier 2018, les pertes de jeunes plants de vigne bordelais suite au gel du printemps 2017 pourront être déclarées, et indemnisées, au titre des calamités agricoles pour pertes de fonds*. D’après les dernières estimations de la Chambre d’Agriculture de Gironde, 450 000 jeunes vignes sont mortes. Ce qui porterait l’indemnisation à 463 500 euros, sachant que l’enveloppe débloquée par la cellule d’urgence gel de la Préfecture étant de 500 000 € (mais reste ajustable, selon les besoins).
Centralisé par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM 33), ce mécanisme de compensation financière a été présenté ce 14 décembre lors de l’assemblée générale du Syndicat des Pépiniéristes Viticulteurs de la Gironde et du Sud-Ouest. Cette aide ne concerne que les vignes de troisième feuille, soit des plantations de 2015 et 2016. Les complantations touchées ne sont par contre pas éligibles. Et il faut que les dégâts dépassent un plancher de 1 000 euros précise Véronique Trichet, la responsable de l'unité transmission et vie des exploitations de la DDTM 33. « Le montant du dommage est estimé selon le barème en vigueur (en fonction de la densité et du nombre d’années de plantation). Le montant de l’indemnisation est de 25 % des dommages calculés » ajoute la fonctionnaire. Qui donne l’exemple suivant : pour une densité de 5 000 pieds/hectare, l’indemnisation est de 0,82 euro par pied en première année et 1,03 €/pied en deuxième année.
« Si les plants morts ont déjà été remplacés, il faut utiliser le bulletin de transport et fournir une attestation de son pépiniériste sur le gel des pieds. Si les plants sont encore à replanter, il faut envoyer le bon de commande et une attestation » explique le pépiniériste David Amblevert, le président du syndicat bordelais. Saluant la mobilisation des services de l’État, le président de la Fédération Française de la Pépinière Viticole note que si le gel a touché plusieurs vignobles français, seul le département de Gironde bénéficierait pour l’instant de ce dispositif. « La procédure n’a pas été lancée par l’administration, mais grâce à la mobilisation des professionnels girondins. Ce dispositif inspire actuellement des demandes en Charente » glisse Véronique Trichet.
Dans le vignoble bordelais, ce dispositif a déjà été mobilisé par le passé, suite à la grêle en 2013 (37 dossiers pour 100 000 € indemnisés) ou aux excès d'eau en 2014 (55 dossiers pour 158 000 €).
* : « Les pertes de récolte étant assurables, elles ne relèvent pas du régime des calamités agricoles » rappelle la DDTM. Ce qui n’est pas le cas des jeunes plantations.