vec « les très faibles volumes récoltés en 2017 […] d’importantes économies budgétaires sont prévues. De l’ordre de 20 %. Les actions marketing de long terme seront préservées, en privilégiant notamment l’image de Bordeaux » pose Allan Sichel, ce 18 décembre, lors de l’assemblée générale du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), qu’il préside. Un postulat qui se veut rassurant alors que l’interprofession girondine s’apprête à se serrer la ceinture.
Avec une dernière estimation de récolte de 3,5 millions hectolitres en 2017 (soit -40 % par rapport à 2016), les cotisations au CIVB devraient tomber l’an prochain à 26,6 millions d’euros (-13 % en un an). Pour équilibrer le budget du CIVB malgré cette chute des recettes (-4 millions €), l’interprofession a décidé de tailler dans ses dépenses.
Le service du marketing des vins de Bordeaux est le plus touché, avec un repli de 17 % (à 20 millions €). « Les baisses sont pondérées selon la priorité des marchés et les subventions, avec le maintien des actions de long terme pour l’attractivité de la marque » précise Jean Belaube, secrétaire général du CIVB. Les fonds pour les marchés allemands, anglais et français chutent ainsi de 17 % (à 1,8, 1,6 et 3,7 millions €). Le marché japonais voyant sa voilure le plus se réduire, de -20 % (avec 1,6 million €). Tandis que sont maintenues les dépenses pour les marchés américains, belges et chinois (soit 3, 1,1 et 2,9 millions €).
À noter que tous les autres services marketing sont également touchés, notamment la publicité (-21 %, à 5 millions €), les relations presse (-6 % à 1,4 million €)… Plus globalement, les dépenses sont sensiblement réduites sur tous les services du CIVB (technique, économique…).


« Le budget 2018 est sous pression, mais il n’y a pas eu de coup de rabot général » se félicite Allan Sichel. « Malgré le fort déficit de récolte 2017, notre priorité est de continuer à approvisionner les marchés. Nous allons devoir accepter de voir nos stocks descendre à un niveau inhabituellement bas » rappelle le négociant, se projetant déjà vers une récolte 2018 qu’il espère généreuse.
L’assemblée générale du CIVB a également été l'occasion d’un point sur le plan stratégique Bordeaux 2025. Décalé, son rendu est prévu pour l’assemblée générale du 23 avril 2018. Les concertations des 12 et 13 décembre derniers ont conduit à une première ligne stratégique : « une ambition tirée par la demande du marché, soutenue par un pilotage et une animation renforcés de la filière, étayée par une marque Bordeaux forte, lisible et visible, un engagement dans une démarche de Responsabilité Sociétale et Environnementale forcément collective et une stratégie digitale relationnelle conquérante. Avec la volonté d’une filière mobilisée autour de ses enjeux et engagée plus collectivement dans sa transformation » étire Arnaud Gangloff, le président du cabinet de conseil Kéa.« La mise en œuvre est capitale. Comme toute stratégie, elle n’a d’intérêt que si elle est en mesure de s’appliquer » souligne l’expert de la disruption.
« Les outils prospectifs sont toujours utiles. Même s’ils ne sont pas totalement appliqués, ce sont de grands moments de réunions et d’échanges » commentait Rolland Feredj, l’ancien directeur du CIVB, en marge de la présentation.