a Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab) est remontée. Elle ne digère pas le désengagement de l’Etat vis-à-vis du soutien à la bio. « Nos inquiétudes de l’été se confirment et s’aggravent », a déclaré Stéphanie Pageot, la présidente de la Fnab, le 13 décembre à Paris, lors d’une conférence de presse. En septembre, le ministère de l’agriculture a en effet annoncé qu’il ne mettrait plus la main à la poche pour cofinancer les aides au maintien à la bio. Et, il a transféré cette responsabilité aux régions. Mais la plupart de celles-ci sont déjà dans le rouge.
Cinq d’entre-elles (Grand Est, Centre, Paca, Nouvelle-Aquitaine, Bretagne) ont déjà consommé en totalité l’enveloppe bio qu’elles avaient prévu jusqu’en 2020. Et quatre d’entre elles l'ont déjà consommée à plus de 80 % (Auvergne-Rhône-Alpes, Haut-de-France, Pays de Loire et Occitanie).
Dans ces conditions, selon la Fnab, les aides au maintien seraient sacrifiées. Plus inquiétant encore pour la Fédération : les aides à la conversion seraient également menacées. « Les régions envisagent de passer les aides à la conversion à trois ans au lieu de cinq ans et de les restreindre à certaines productions », a expliqué Stéphanie Pageot.
La Fnab a calculé que compte tenu de la dynamique des conversions actuelles, il faudrait un budget de 418 millions d’euros pour financer les aides publiques promises aux producteurs bio entre 2018 et 2020. La Fédération demande à Emmanuel Macron, le président de la République de clarifier l’origine des 200 millions d’euros qu’il a promis pour financer les services environnementaux et de les allouer en priorité à la bio.