e chiffre a de quoi donner le tournis. En val de Loire, seuls 79,7 % des 17 250 ceps de cabernet franc, chenin blanc, melon et de sauvignon blanc étudiés en 2017 par l’Observatoire des Maladies du Bois* sont considérés comme pleinement sains et productifs. Une proportion en chute depuis les premières observations de 2014 (86,1 %), principalement à cause de la hausse des symptômes d’esca ou Black Dead Arm (BDA), et des arrachages qui en découlent.
En val de Loire, les 20 % improductifs sont composés de jeunes ceps non-productifs (6,2 % de complants et recépages), de pieds manquants (6,9 % absents ou morts), de pieds touchés par l’esca ou BDA (6,9 %) et d’eutypiose (0,1 %). Si la part de renouvellement des ceps est stable, le poids des ceps exprimant l’esca a bondi en un an (+60 %). Cette surexpression étant davantage le fait de pieds totalement symptomatiques (64 % des observations) que partiellement touchés (36 %).
Les parcelles exprimant le plus les maladies du bois sont celles plantées entre 1996 et 2000, avec des taux de 8,8 % pour l’esca ou BDA, quand il est de 5,8 % pour les vignes plantées avant 1993 ou de 2,8 % pour celles datant de 2008-2012. Le sauvignon blanc exprime le plus les maladies du bois, avec un taux de 10,7 % cette année (jusqu’à 14,9 % pour plantations entre 1995 et 2001). Le melon est également sensible (8,2 % d’expression en moyenne), quand le cabernet franc et le chenin blanc sont plus robustes (3,5 et 4,4 %).
Si les taux ligériens sont moins importants qu’à Cognac (10 % des pieds touchés en moyenne), leur bond en 2017 confirme le sentiment d’un millésime à esca. « Quand il y a le plus d’esca, c’est en général après un printemps poussant suivi d’un coup de sec » analyse François Dal, conseiller viticole au Service Interprofessionnel de Conseil Agronomique, de Vinification et d'Analyses du Centre (SICAVAC), qui estime n’avoir jamais vu une telle expression d’esca à Sancerre de toute sa carrière.
* : Organisme opérationnel depuis 2013, étudiant sur le vignoble de Loire 102 parcelles plantées en moyenne il y a 21 ans. L’Observatoire a été fondé par l’interprofession des vins AOP et IGP du val de Loire (InterLoire) et les Chambres d’Agriculture des départements ligériens. Cliquer ici pour accéder au résumé des données 2017.