es ODG de Gevrey-Chambertin et des grands crus sont les premiers à franchir le cap en Côte d'Or. En mars dernier, les conseils d'administration ont pris la décision, « à l'unanimité », d'imposer à leurs viticulteurs des horaires pendant lesquels les traitements phytosanitaires seraient interdits, sur deux secteurs.
Le premier est situé sur la commune de Gevrey-Chambertin et vise des parcelles entourant l'école primaire et un centre socio-culturel, situés dans le village. Le second, sur la commune voisine de Brochon, cible des vignes situées autour du collège. Les horaires d'interdiction de traitement, compris entre 7h et 18h30, correspondent à ceux de présences des enfants. « La surface totale représente un peu plus de 14 ha, tous les viticulteurs ne sont donc pas concernés », précise Charles Magnien, président de l'ODG Gevrey-Chambertin. Deux panneaux matérialisant cette initiative ont donc été installés, fin mai 2017, au début de la campagne phytosanitaire, en concertation avec la mairie. Tous les types de traitements sont concernés, bio et non bio.


« Je me suis contraint de l'appliquer, mais cela ne me pose pas de problème, je le fais avec plaisir, indique Charles Magnien, lui-même propriétaire d'une parcelle dans le périmètre. Il suffit de commencer tôt le matin son plan de traitement par ces parcelles, avant l'heure d'interdiction, puis d’enchaîner avec les autres », positive celui-ci.
Plus globalement et après quelques « ratés » au démarrage, la consigne a été finalement « bien respectée et comprise » par les viticulteurs concernés. Du côté des habitants, on est évidemment « ravi » de cet engagement.
La décision a été prise suite à une montée croissante de l'inquiétude des parents d'élèves de ces communes. Plusieurs réunions avaient eu lieu fin 2016 entre l'ancien président de l'ODG, Jean-Michel Guillon, parti entre-temps, et ces derniers.
En contre-partie de cet effort, les familles se sont engagées à faire attention à ne plus circuler dans les vignes fraîchement traitées. Autre condition imposée par les vignerons : que cette initiative n'ouvre pas la porte à d'autres nouvelles demandes, comme par exemple celle d'imposer des horaires de traitements pour les vignes situées à proximité des habitations. « Il s'agit d'une démarche civique de notre part de vouloir protéger ces secteurs plus vulnérables, pas d'une interdiction qui nous oblige », tient à rappeler le responsable professionnel.