’affaire fait grand bruit dans le Languedoc. Le 8 septembre dernier, le syndicat des Jeunes Agriculteurs de Castille La Mancha dénonçait publiquement les pratiques illégales d’une dizaine de bodegas de Castille La Mancha. Lors d’une conférence de presse, José-Maria Fresneda, secrétaire général de l’ASAJA dans cette région, accusait ces bodegas de doubler frauduleusement leur production en ayant recours à des pratiques illégales comme la chaptalisation dans l’objectif de faire baisser les prix du vin. Le syndicaliste affirmait détenir des informations sur l’organisation des ces pratiques frauduleuses et notamment les noms des entreprises qui fournissent le saccharose. Fresneda a rappelé que le 23 août dernier, son syndicat avait déjà tiré la sonnette d’alarme en interpelant autorités et institutions tout en évitant de révéler le nom de ces caves. Aujourd’hui, il demande au Ministère de l’Agriculture espagnol de rendre public les noms des entreprises concernées et que des sanctions suffisamment dissuasives soient prises pour faire cesser ces pratiques.
« Je salue le courage des jeunes agriculteurs espagnols. Ils ont jeté un pavé dans la mare. Nous sommes solidaires de leur démarche pour dénoncer ces pratiques frauduleuses», a réagi Samuel Masse, président des JA de l’Hérault, qui a le projet de rencontrer prochainement ses homologues espagnols. « On croyait que ces fraudes appartenaient au passé, mais on s’aperçoit qu’elles sont toujours d’actualité. On comprend mieux pourquoi les vins espagnols se vendaient à si bas prix. Nous demandons à la Répression des Fraudes d’effectuer des contrôles systématiques sur tous les vins espagnols à bas prix importés en France. Il est hors de question de laisser rentrer ces vins frelatés en France ».