out juste signé, le rachat de 85 % des parts du groupe chilien Bethwines au géant chinois Yantai Changyu Pioneer Wine est déjà vu à Santiago comme une opportunité d’entrer par la grande porte sur les marchés asiatiques. Annoncé à 48 millions de dollars (soit 42 millions d’euros), ce contrat donne à Changyu le contrôle de trois vignobles sud-américains : Viñas Indómita, Santa Alicia et Porta y Agustinos. Étoffant la gamme du premier groupe chinois du vin, cet investissement est tout sauf innocent.
Portées depuis 2005 par un accord de libre-échange, les expéditions de vins chiliens vers la Chine ont atteint des records en 2016, avec 1,4 million d’hectolitres de vin pour un chiffre d’affaires de 252 millions $ (soit 220 millions €). « La Chine est devenue le premier pays de destination des vins chiliens exportés. Comme Changyu possède un important réseau de distribution en Chine, nous pouvons aider Viñas Indómita à augmenter ses expéditions » pose Zhou Hongjiang, le PDG de Changyu, interrogé par le journal La Tercera. Estimant que le marché chinois est plus que prometteur pour les vins chiliens, il va jusqu’à déclarer que « le potentiel de croissance de la consommation est infini ». Changyu se fixe ainsi l’objectif d’exporter 20 millions de $ de vins vers la Chine, soit vingt fois plus que le niveau actuel pour le pays dans son ensemble.
Revendiquant le titre de troisième groupe de vins dans le monde, Changyu fête ses 125 ans d’existence. Son ouverture à l’international est plus récente, avec des prises de parts majoritaires en 2013 avec les cognacs Roullet-Fransac, en 2015 la bodega Marqués del Atrio (Rioja) et en 2016 le château Mirefleurs (Bordeaux). Désormais, le groupe Changyu serait sur le point de finaliser un achat de propriété en Australie. Qui pourrait être annoncé pour la fin de l’année.