Il y a vingt ans, ma mère [la baronne Philippine de Rothschild] est arrivée au Chili pour trouver un grand terroir et un bon partenaire. Elle a trouvé les deux, et tout a commencé par une vigoureuse poignée de main [avec Eduardo Guilisasti Tagle] » raconte Philippe Sereys de Rothschild, le président du conseil de surveillance du groupe Baron Philippe de Rothschild, ce 17 juin au château Mouton Rothschild (Pauillac). Si les deux fondateurs ne sont plus, la soirée d’anniversaire du domaine chilien Almaviva a su rester festive, réunissant en amont du salon Vinexpo journalistes et metteurs en marché. Sans oublier des négociants bordelais, vivement remerciés par don Alfonso Larrain, le président de Viña Concha y Toro.
Il faut dire que la place de Bordeaux commercialise 90 % de la production du domaine Almaviva (200 000 cols en moyenne). Reprenant le modèle d’Opus One (fondée en Californie par le baron Philippe de Rothschild et Robert Mondavi), Almaviva est le seul domaine chilien ainsi distribué par le négoce girondin. Ce qui lui a permis de progressivement monter sa valorisation, jusqu’à un prix de vente dépassant 100 euros la bouteille.
En une vingtaine de millésimes, le vignoble d’Almaviva a été progressivement renouvelé (au cabernet sauvignon, cabernet franc et carménère se sont ajoutés merlot et petit verdot) et segmenté pour affiner des sélections parcellaires. « Nous avons beaucoup travaillé sur les tannins, au vignoble, dans l’extraction et durant l’élevage… Nous cherchons plus d’élégance et de finesse » résume Michel Friou, le directeur technique d’Almaviva, lors d’une dégustation verticale démontrant que les vins du Nouveau Monde offrent une palette d’expressions loin d’être standardisées ou monotones. Pour le technicien, il reste cependant un problème à résoudre : « l’irrigation. Nous n’avons pas encore trouvé le meilleur système pour gérer la décision (goutte-à-goutte, inondation…). Un challenge demeure : être certain d’avoir apporté suffisamment d’eau, mais pas trop non plus. »
Situé sur le terroir de Puente Alto (vallée de Maipo), le domaine Almaviva s’étend sur 60 hectares de vignes en production (dont 45 ha en bio).
* : Signifiant « âme vive » en espagnol, Almaviva fait référence au personnage de Beaumarchais (du Barbier de Séville et des Noces de Figaro). Liant ainsi cultures hispaniques et françaises (auxquelles s’ajoute un blason faisant référence à la culture indigène Mapuche).