2016 est sans doute le meilleur millésime que Bordeaux ait fait depuis le début de ce siècle… Et même de ce millénaire ! » s’enthousiasme Philippe Castéja, le président du Conseil des Grands Crus Classés en 1855. PDG du négoce Borie Manoux, il affiche, presque sans retenue, sa satisfaction, alors que se clôture la semaine des primeurs. Il en veut pour preuve la forte affluence d’acheteurs étrangers, témoignant de l’intérêt des marchés internationaux pour ce « millésime de bonne tenue, avec un fort potentiel de vieillissement ». Avec de tels équilibres de maturité et d’acidité, Philippe Castéja est catégorique : « quand on a un vin comme ça, les risques sont extrêmement limités qu’il y ait des problèmes à le commercialiser ! Même si le marché n’était pas là, on sait qu’on le vendra un jour ou l’autre. »


Si 2016 se pose avec certitude comme un millésime incontournable pour les négociants et distributeurs, tout l’enjeu consiste désormais à transformer cet intérêt en commandes d’allocations. Une transition qui dépend essentiellement des niveaux de prix, et de hausses, qui seront actés par les châteaux. S’attendant à une hausse, Philippe Castéja ne se risque pas à avancer de pourcentages : « je ne sais pas lire dans une boule de cristal ! »
« Il y aura sûrement des écarts, mais j’espère qu’ils ne seront pas trop importants, que la propriété saura être raisonnable et accompagner les consommateurs » ajoute-t-il. Tout en prenant le soin de préciser que chaque tarif sera à étudier au cas par cas. « Tout dépend d’où vient le château, il faut regarder leur historique » souligne-t-il. Distinguant ainsi les châteaux ayant passé une faible hausse pour le 2015 et se rattrapant avec 2016, de ceux ayant réalisé une forte augmentation pour le 2015 et prévoyant une faible hausse du 2016.