C’est un thème ambitieux de se consacrer à la communication individuelle et collective du champagne, souligne d’emblée Véronique Blin, présidente du centre vinicole Nicolas Feuillatte lors de la traditionnelle journée Vignoble & Qualité qui a regroupé 300 viticulteurs à Chouilly (Marne). Le savoir-faire ne suffit plus. Le consommateur a des exigences incontournables. Le respect de l’environnement est un pré-requis pour lui. Nous avons des résultats éloquents sur le plan environnemental depuis 30 ans mais nous ne sommes pas audibles faute de coordination. Il nous faut mettre au point un argumentaire partagé et le faire savoir. La communication est au cœur de la valeur ajoutée ».
Sans verser dans l’autosatisfaction et en soulignant les efforts qui restent à accomplir, Arnaud Descotes, responsable du pôle technique du CIVC (comité interprofessionnel des vins de Champagne), a présenté un état des lieux précis des avancées environnementales accomplis par la filière : 100 % des effluents vinicoles sont retraités, baisse de 50 % de l’usage des produits phyto en 15 ans, baisse de 25 % des IFT en 15 ans, quasi disparition de l’usage des insecticides, 5 000 m de haies arbustives plantées en 2 ans, etc.
Et ces progrès environnementaux ont des effets bénéfiques, notamment en oeonotourisme. « Depuis 2009, le nombre d’oenotouristes étrangers en Champagne a augmenté de 40 % et celui des français de 30 %, estime Franck Nebout, directeur de l’office du tourisme d’Epernay dans la Marne. Il y a une forte demande d’expériences, d’échanges avec le viticulteur. Tout le monde connait le champagne. Mais pour la Champagne, il reste beaucoup de choses à accomplir. Nous sommes une destination touristique émergente ». Près d’un million de touristes viennent en Champagne chaque année.
De nombreuses initiatives ont vu le jour ces dernières années et l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco en juillet 2015 a donné un bel élan aux projets oenotouristiques. La Champagne va ainsi figurer dans le futur circuit des sites européens labellisés Unesco, dont la prochaine mise en place sera largement médiatisée aux Usa et en Asie. « En France, la destination oenotouristique par excellence est Bordeaux, conclut Vincent Perrin, directeur du CIVC. A nous de construire une offre différente et de conjuguer nos actions. L’oenotourisme n’est pas qu’un poste de coûts, c’est aussi une source de profits. Dans la Nappa Valley, 35 % du chiffre d’affaires des wineries est réalisé en dehors des ventes de vins ».