epuis 2001, le vignoble champenois bénéficie de sa propre certification « viticulture durable » : le référentiel du Comité Interprofessionnel des Vins de Champagne (le Comité Champagne, ou CIVC). Tout juste dévoilée, la nouvelle édition de ce cahier des charges repose sur 125 mesures, composées à 75 % d'engagements volontaires (les 25 % restants correspondent à des obligations réglementaires). Si un volet œnologique est annoncé, le référentiel actuel est essentiellement dédié à la viticulture, de la gestion de l'exploitation à celle des déchets en passant par l'entretien des sols et la protection du vignoble. Le CIVC précise avoir essentiellement ajouté à son référentiel des « points liés à la montée en puissance de certaines préoccupations de notre profession », comme des engagements sur la conservation et la valorisation de son patrimoine paysager (faisant écho à la présentation par la France de la candidature des coteaux de Champagne), la nécessité de réaliser tous les cinq ans l'empreinte carbone de l'exploitation (en lien avec le plan climat du CIVC),...
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Se défendant « de faire sa propre certification pour l’accommoder à ses pratiques », le CIVC souligne que « le périmètre et les ambitions [de ce référentiel privé] sont supérieurs à ceux du dispositif Haute Valeur Environnementale », mis en place par le Ministère de l'Agriculture suite au Grenelle Environnement. Un dossier de reconnaissance de la certification « Viticulture Durable en Champagne » devrait d'ailleurs être prochainement déposé au Ministère de l’Agriculture, nul doute que cette demander détaillera les « résultats collectifs incontestables » de la démarche : le vignoble champenois a réduit de moitié son utilisation de nitrate entre 1990 et 2010) et a connu un fort développement de son enherbement (et surtout de ses contours : 90 % de la superficie actuelle, contre 25 % il y a une quinzaine d'années). Le CIVC reconnaît cependant que l'adhésion à cette démarche volontaire est ralentie par des efforts qui « ne sont pas toujours valorisés auprès des clients ». Se donnant pour perspective une « viticulture 100 % écologique », le Comité Champagne ne manque pas d'objectifs à moyen terme : « diminuer de 50 % les phytosanitaires à l’horizon 2018-2020, atteindre au moins 50 % de vignes non désherbées sur toute leur surface en 2015, valoriser 100 % des déchets en 2020, réduire notre empreinte carbone de 25 % en 2020... »
[Illustration : Comité Champagne]