Dans les métiers de distribution du vin, il est difficile d’être expert en tout. Pour promouvoir nos vins, il faut donner des clés de compréhension. Proposer une application aux professionnels, c’est promettre une expertise à portée de main » résume Stéphanie Barral, la responsable de l’École du Vin de l’interprofession bordelaise. Aboutissement du projet de plate-forme e-learning du CIVB, l’application Œnobordeaux se veut autant un outil de formation continue que de dynamisation des forces de vente. Au profit de la commercialisation des vins de Bordeaux dans tous les cas, et sur tous les marchés. Proposée en anglais, chinois et français au lancement, l’application sera disponible en allemand et japonais pour 2018.
Visant les importateurs, sommeliers et autres acheteurs, l’outil est disponible gratuitement sur les plates-formes Apple et Google. Discrètement lancée début mars, l’application s’étoffe actuellement et devrait accueillir 64 modules de formation à terme. D’une durée moyenne de 20 minutes, ces supports pédagogiques sont complétés par des jeux et tests de connaissance (avec un classement destiné à faire vivre la communauté). Les modules peuvent aussi bien être classiques dans l’approche de la filière bordelaise (cépages, consommation modérée, lexique, terroirs…), qu’originaux dans leur approche appliquée des métiers de vente (tendances en GMS, animation du fond de rayon…).
Cet outil s’inscrit en effet dans le virage opéré par l’École du Vin, qui a pour stratégie de se démarquer de la profusion de formations proposées aux professionnels par les autres organismes de promotion. Afin de se singulariser, le CIVB construit des master-classes « ciblées et originales. On part d’un besoin plus générique des professionnels pour y inscrire la réponse, et l’expertise, de Bordeaux » explique Stéphanie Barral. Ce qui se traduit concrètement par des dégustations sur le thème de la mise en place de sa foire aux vins pour un acheteur en GD, ou une formation sur l’anglais au restaurant pour un sommelier.
Dans le cas d’Œnobordeaux, ces formations très spécifiques sont mises en avant suivant le profil rempli par l’utilisateur lors de son inscription (l’accès étant libre, mais nécessitant de fournir ses coordonnées et sa profession). Selon les métiers, des parcours certifiants devraient être proposés à la fin d’année. Le suivi de certains modules permettant de devenir un « e-diplômé » de l’École du Vin de Bordeaux.
Avec un réseau de 250 formateurs accrédités (dont 36 en France), le CIVB forme chaque année dans le monde 80 000 personnes (composés à 65 % de grand public, et à 35 % de professionnels). La première convention des formateurs de l’École du Vin se réunira ce 16 juin à Bordeaux, appuyant la mise en ligne d’un nouveau site (regroupant les offres de cours proposés dans le monde).
En termes de coûts de développement, le Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux n’a pas fait créer Œnobordeaux sur mesure. L’École du Vin a souscrit à un abonnement sur la plate-forme Teach on Mars. Ce qui conduit à un budget « pas si élevé » glisse Stéphanie Barral.