Il n’y a pas de façon différente de traiter les choses que l’on soit un homme ou une femme » pose d’emblée Catherine Motheron, vigneronne ligérienne siégeant depuis l’an dernier au conseil d'administration de la Confédération nationale des Indications Géographiques Protégées (cliquer ici pour en savoir plus). « On a tous les mêmes problèmes, que l’on soit un homme ou une femme, la grêle ne fera pas de différence ! » lance-t-elle, pince-sans-rire.
À 62 ans, la vigneronne angevine est fière de ne s’être jamais laissée marcher sur les pieds, ni d’avoir demandé le moindre traitement de faveur. Un juste milieu qui lui a été enseigné par son père, Jean Motheron, qui ne s’est jamais opposé à sa vocation viticole, mais à une condition. « Tu veux le faire ? Pas de souci ! Mais ne viens pas demander de faveurs, débrouille-toi ! » se souvient Catherine Motheron. Elle avoue cependant ses lacunes, comme son manque d’intérêt pour la mécanique, un manque complété par père, lui-même tout sauf féru de comptabilité.


Il n’en reste pas moins que la filière viticole est en retard en termes de féminisation. En témoigne le nombre d’élues dans les organismes représentatifs de la filière. Ayant elle-même présidé pendant douze ans le syndicat de l’AOC Rosé de la Loire, Catherine Motheron souligne que ses mandats sont avant tout dus au manque d’engouement des exploitants pour les responsabilités collectives. « Ce n’est pas une histoire d’homme ou de femme, il faut que chacun se relève les manches ! » conclut-elle.