éunis en assemblées générales extraordinaires ce 16 février, les adhérents des caves de Sauveterre-Blasimon et de Baron d’Espiet ont massivement validé leur rapprochement (rétroactif au premier septembre 2016). Distantes de 15 kilomètres dans l’Entre-deux-Mers, ces deux coopératives réunissent 178 adhérents (dont 130 issus de Sauveterre-Blasimon et 48 d’Espiet). La cave de Sauveterre-Blasimon-Espiet affiche un potentiel de production de 3 417 hectares de vignes en AOC Bordeaux, pour une production moyenne de 220 000 hectolitres par an.
« L’intérêt de cette fusion est surtout commercial. Il permet d’élargir nos gammes pour répondre aux besoins de nos clients » explique Céline Wlostowicer, la présidente de Sauveterre-Blasimon. Le rapprochement s’est d’ailleurs fait via Terre de Vignerons, l’outil de mise en marché collectif de caves coopératives bordelaises, dont les deux caves étaient adhérentes. Pour la cave d’Espiet, la fusion lui donne accès à des volumes conséquents, appréciables pour accéder à des marchés nécessitant une masse critique. Du côté de Sauveterre-Blasimon, la fusion permet un développement du bio, avec l’arrivée de 70 hectares certifiés.


Cette fusion complète également le portefeuille des terroirs girondins de chaque cave. « Un autre point fort, c’est que l’on s’ouvre à l’Ouest de la Gironde. C’est un côté du vignoble où il y a peu de caves coopératives. La fusion nous donne la possibilité d’être plus attractifs pour des caves particulières » ajoute Céline Wlostowicer. Qui précise qu’avec le poids administratif de cette fusion, il n'y aura pas d’autres rapprochements envisageables avant « au moins deux ans ».
Désormais réunies, les deux caves coopératives donnent encore davantage de poids à l’Union de Guyenne, plateforme commerciale fondée par les caves de Sauveterre-Blasimon et de Saint Pey-Génissac. Le négoce coopératif revendique désormais le titre de « premier metteur en marché de vins de Bordeaux » (avec un potentiel de production de 300 000 hl pour 4 420 ha*). « Notre objectif est d’exporter 50 % des volumes produits, contre 30 % actuellement » annonce dans un communiqué Philippe Cazaux, le directeur général de l’Union de Guyenne.
À noter que la cave de Sauveterre-Blasimon-Espiet maintiendra les deux outils de production existants. D’autant plus que Baron d’Espiet s’est équipé d’une nouvelle cuverie à 5 millions d’euros il y a deux ans, et que Sauveterre-Blasimon a investi 7 millions € dans ses opérations préfermentaires. La signature officielle de la fusion se tiendra le 6 mars à la Cité du Vin.
* : Concrètement, l’Union de Guyenne commercialisera 80 % de cette production. Le solde sera mis en marché par Terre de Vignerons.