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Australie
Le retournement de tendance se confirme

Au moment où la filière australienne sort les sécateurs pour récolter la production 2017, les indicateurs économiques verdissent de plus en plus.
Par Sharon Nagel Le 10 février 2017
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Les nuages se dissipent sur le vignoble australien - crédit photo : AWRI
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in janvier, Wine Australia annonçait que la valeur des exportations de vins australiens a progressé de 7% en 2016 pour atteindre 2,22 milliards AUD. Cela, sous l’effet d’une augmentation de 6% du prix moyen au litre à 2,96 AUD, soit environ 2 euros, impulsée par la hausse des exportations conditionnées, notamment celles des vins premium. « L’année dernière, les vins australiens les plus qualitatifs ont occupé le devant de la scène » s’est félicité le directeur de Wine Australia, Andreas Clark. « Nos vins vendus les plus chers (10 AUD ou plus au litre FAB) ont engrangé des valeurs record en 2016, faisant un bond de 19% pour atteindre 574 millions AUD ». Il faut dire que depuis déjà quelques années, les différents organismes professionnels mettent le paquet pour mieux valoriser leur offre, se tournant de plus en plus vers des vins de terroir pour contrecarrer les effets néfastes du tout cépage sur le marché mondial. Dans le même temps, les exportations en vrac ont perdu 2% en 2016 (400 millions AUD), les contenants souples 5% (14 millions AUD), et les packagings alternatifs de type PET 11% (4 millions AUD). 

Un retournement de tendance impulsé par la Chine

Derrière ces chiffres positifs se cache la dépendance accrue du secteur australien sur le marché chinois. En effet, la croissance en valeur n’a pas dépassé 3% sur le marché américain, tandis que le Canada et le Royaume-Uni ont accusé des baisses respectives de 0,2% et 5% ; dans le dernier cas, 80% des exportations se font toujours en vrac. En revanche, la Chine a fait un bond de 40% en valeur, la plaçant au premier rang mondial. Sa progression a été telle que les analystes s’accordent sur le fait que sans elle, l’Australie n’aurait pas pu renouer avec des chiffres positifs, du moins aussi tôt. « La Chine a joué un rôle important dans le retournement de la situation économique du secteur vitivinicole », reconnaît Jim Moularadellis, directeur de la société courtage australienne Austwine, qui gère un volume commercial de plus de 500 000 hectolitres chaque année. « Sans la Chine, nos performances récentes à l’export auraient été moindres et le point d’équilibre entre l’offre et la demande aurait été atteint bien plus tard. Cela ne fait aucun doute ».

 

Le rôle moteur des investissements chinois en Australie

L’impact de la Chine se mesure également à l’intérieur du pays, à travers la multiplication de rachats de vignobles australiens par des investisseurs chinois. Une tendance qui, selon le courtier australien, va se poursuivre : « Il semblerait que l’intérêt de la Chine porte sur des actifs australiens divers et variés, englobant différents secteurs agricoles, donc je pense que cette orientation va se poursuivre ». Elle s’est déjà traduite, d’après la banque néerlandaise Rabobank, par un raffermissement des prix dans certains cas. Il en est ainsi suite à l’annonce par la société chinoise Wei Long de la construction d’importantes installations de vinification (60 000 tonnes) et du rachat de vignobles dans l’Etat de Victoria.

 

Ingérence néfaste de la part de l’Etat

Dans le même temps, le secteur australien a réalisé d’importants efforts pour réduire son potentiel de production, les arrachages ayant été aidés par la meilleure rentabilité de cultures comme les amandes. D’après le dernier sondage réalisé par le Bureau australien des statistiques (ABS), la superficie totale du vignoble – y compris les vignes non encore en production – a diminué de 9% entre 2011-2012 et 2014-2015. L’année dernière, en l’absence de chiffres officiels, Jim Moularadellis estimait que le vignoble australien était retombé à son niveau de 2001. Constatant « un ralentissement significatif dans le rythme des arrachages depuis très peu », il s’insurge contre l’ingérence de l’Etat, qu’il estime être à l’origine des problèmes de surproduction dans le pays. « Arracher des vignes représente, dans la plupart des cas, une tragédie économique et je pense que nous avons fait preuve de beaucoup de désinvolture en affirmant que tel ou tel cépage ou telle appellation a fait l’objet d’un excès de plantations. En Australie, c’est le marché qui gère normalement ce type de problématique et, aussi pénible et douloureux que cela puisse être, il le fait en général mieux que lorsque le gouvernement intervient. Si tant de vignobles ont été plantés, c’est en partie à cause des abattements fiscaux accordés à la plantation de nouveaux vignobles dans les années 1990 et au début des années 2000. Sachant qu’une décennie plus tôt, à la fin des années 80, le gouvernement avait donné des primes aux vignerons pour qu’ils arrachent leurs vignes ! »

 

Ne pas sous-estimer le rôle joué par les vignerons

Le courtier australien refuse aussi d’expliquer le redressement actuel de la filière en invoquant exclusivement l’effet des arrachages et du développement du marché chinois. « Malgré le cadre réglementaire, beaucoup de vignerons australiens travaillent assidument, sans tambour ni trompette, depuis 10 ou 15 ans. Ils se sont évertués à innover et à améliorer leur offre constamment pendant une période où la conjoncture s’est avérée extrêmement compliquée pour les vins australiens. L’impact de ces efforts est très difficile à mesurer, et le redressement est très récent, mais je pense qu’il s’explique par le volume de travail consenti par beaucoup de vignerons au cours des 10 ou 15 dernières années ».

 

Une récolte moyenne, mais de très bonne qualité

Les prévisions actuelles pour la récolte à venir ne seront sans doute pas pour leur déplaire. Même si les vendanges commencent à peine en raison d’une météorologie plutôt fraîche et pluvieuse pendant le printemps austral, Jim Moularadellis évoque une production « de taille moyenne et d’un haut niveau qualitatif, dus à un été assez clément jusqu’à présent ». Les vendanges s’inscriraient en retard de deux à quatre semaines par rapport à l’année dernière dans la plupart des régions productrices, permettant de rallonger la période de maturation, « ce qui laisse augurer un millésime 2017 de très bonne qualité ». Parallèlement à cela, le courtier affirme que les stocks sont « globalement équilibrés voire tendus. Les disponibilités sont indéniablement inférieures à celles de l’année dernière, sachant que celles de l’an dernier étaient déjà plus faibles que celles de l’année d’avant ».

 

De nouvelles orientations à prévoir

Comme toujours, le bilan global masque des disparités entre les catégories : « Les stocks de vins d’entrée de gamme issus des cépages shiraz, cabernet-sauvignon, merlot, sauvignon blanc et pinot gris sont faibles voire très faibles. Les stocks de chardonnay provenant de vignobles non irrigués sont élevés, tandis que ceux des vins rouges également issus de vignobles non irrigués sont équilibrés ». Le niveau des stocks est directement corrélé à l’orientation des prix, et au comportement des acheteurs. « Certains acheteurs s’orientent désormais vers la sécurisation de leurs approvisionnements sur le long terme en raison de la baisse des disponibilités en Australie actuellement ». Enfin, l’amélioration de la conjoncture pourrait se solder par un revirement de tendance en matière d’arrachages/plantations ainsi que par une baisse des exportations de vins en vrac à moyen terme, estime le courtier, avant de préciser, « à condition que les prix poursuivent leur tendance haussière ». 

Tags : Australie
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