’est un projet ambitieux. Son budget : 4,2 millions d’euros au total. Son nom : InvaProtect. L’objectif : étudier les bioagresseurs invasifs dans les vergers et les vignes dans la zone du Rhin supérieur. Le projet associe 30 partenaires allemands, suisses et français. Il a démarré en 2016 et doit durer trois ans. Sa mise en œuvre fait suite aux attaques de Drosophila suzukii en 2014. « A partir de là il y eu une volonté de travailler en commun pour trouver des moyens de lutte contre ce ravageur », a expliqué Hervé Clinkspoor, de la chambre régionale d’agriculture Grand Est et de l’Itada, le 26 janvier lors d’un stage de perfectionnement en viticulture dédié aux dépérissements de la vigne organisé par l’IFV.
D. Suzukii se trouve donc au cœur de ce programme de recherche. Les partenaires travaillent ainsi sur la biologie de l’insecte, la mise en place d’un réseau de surveillance, la prévision des risques (modélisation), la caractérisation des dégâts, l’expérimentation de méthodes de lutte... Jérôme Attard de la chambre d’agriculture d’Alsace a ainsi présenté les premiers travaux réalisés en 2016. « Sur l’ensemble du réseau de piégeage nous avons capturé 25 000 drosophiles dont 21 000 suzukii ». Les observateurs n’ont pas décelé de pontes sur plus de 2000 baies saines fin septembre. « En revanche on peut en voir sur des baies éclatées ainsi que des larves. Il y a clairement un impact des blessures », a expliqué Jérôme Attard.
Les partenaires ont également expérimentés les filets dans une parcelle de pinot noir. Le dispositif s’est avéré efficace. « On capture peu voire pas de drosophiles là où il y a les filets mais la pression était faible en 2016. En revanche sous les filets on a observé un peu plus de botrytis », a rapporté Jérôme Attard. Ils ont également expérimenté différents produits alternatifs et chimiques. Mais en raison du faible nombre de drosophiles, les résultats ne sont pas concluants.
Mais InvaProtect porte également sur l’étude de l’enroulement et de la flavescence dorée. Dans le premier cas l’objectif est de caractériser la nuisibilité des cochenilles, leur pouvoir de transmission de l’enroulement, leur répartition… C’est le programme « Cocc’n’roll »
Concernant la flavescence dorée, le but est d’étudier la manière dont les phytoplasmes sont transmis du compartiment sauvage vers la vigne et d’identifier les vecteurs responsables, de rechercher les plantes hôtes alternatives et d’étudier le risque de dissémination via ces plantes hôtes.
Rendez-vous en 2018 pour le compte rendu des résultats de ce vaste projet.