e ton monte chez les viticulteurs héraultais. À l’appel de la FDSEA et du CDJA, une soixantaine d’entre eux s’est retrouvée ce lundi 23 janvier devant les bureaux de la délégation régionale de FranceAgrimer à Montpellier. À l’origine de leur courroux : les retards de FranceAgrimer tant pour le paiement des primes à la restructuration de la campagne 2015-2016 que pour les contrôles de plantation et d’arrachage. « C’est du jamais vu ! Nous avons plus de quatre mois de retard sur les paiements de primes. 3 000 à 4 000 viticulteurs dans le département sont impactés. Ce n’est pas acceptable », tempête Guilhem Vigroux, président de la FDSEA de l’Hérault.
Les deux syndicats avaient pourtant alerté FranceAgrimer au printemps 2016, après avoir constaté des dysfonctionnements dans la mise en place de « Vitirestructuration », le nouveau système de dématérialisation des dossiers de demande d’aide. Ils se sont mobilisés pour permettre aux viticulteurs de continuer à utiliser la version papier. Au final, celui-ci a été disponible mais avec trois mois de retard. « Les viticulteurs qui ont fait leur déclaration sur « Vitirestructuration » sont bloqués et ne peuvent pas toucher leur subvention, car il manque le module qui fait le lien entre leur déclaration et l’instruction des dossiers. C’est catastrophique pour les trésoreries », s’indigne Samuel Masse, président du CDJA.
Nicolas Viguier, jeune viticulteur installé en 2016 peut en témoigner. « Entre les aides à l’investissement et les primes de restructuration, FranceAgrimer devait me verser 40 000 € sur la campagne 2015-2016 et je n’ai toujours rien reçu. Je paie chaque année 1 000 € de caution à la banque à cause du retard de versement de ces primes ». Le jeune viticulteur, installé au domaine Saint Jean de l’Arbousier à Castries, déplore également le retard dans les contrôles. « Je dois arracher 4,5 ha cette année, j’attends toujours le contrôleur et n’ai, à ce jour, aucun engagement de FranceAgrimer sur la date de ce contrôle. C’est très gênant pour l’organisation du travail d’autant plus que je suis en bio, avec un temps de travail plus important qu’en conventionnel ».


À l’issue de pourparlers qui se sont prolongés jusqu’en fin de matinée, les deux responsables syndicaux ont finalement obtenu le recrutement de 3 CDD supplémentaires pour renforcer l’équipe des contrôleurs de la délégation régionale et le versement d’ici fin mars de 85 % des 13 M€ d’aides 2015-2016 restant dues. « On a obtenu gain de cause pour les contrôles. On avait 3 000 ha de retard. Avec le renforcement des équipes, tout devrait être terminé d’ici fin mars. En revanche, nous ne sommes toujours pas satisfaits du calendrier de paiement des subventions. Nous réclamons le versement de 80 % des aides fin février et non pas fin mars. Aujourd’hui, nous nous sommes mobilisés pacifiquement, mais la tension est grande sur le terrain. Nous ne sommes pas à l’abri de mouvement plus musclé de viticulteurs qui ont le sentiment qu’on les mène en bateau », prévient Guilhem Vigroux .