epuis depuis trois ans, et l’arrêté sur la gestion du risque de la flavescence dorée, la pépinière française réclame la mise en place une grille nationale unique pour l’évaluation de ce risque sanitaire sur les vignes-mères. Et demande donc un mode de décision unique dans l’obligation de traitement à l’eau chaude. « Jusqu’à présent, chaque région a des règles différentes » résume Delphine Bouges, lors de l’assemblée générale du Syndicat des Pépiniéristes Viticulteurs de la Gironde et du Sud-Ouest dont elle est la secrétaire générale. « Il y a peu de cadrage national, ce qui conduit à des grilles de lecture différentes » concède Thierry Aumonier, du SRAL, intervenant également lors de la réunion de ce 14 décembre.
A la demande de la Fédération Française de la Pépinière Viticole, les services administratifs discutent actuellement de la pertinence d’un système global. En remplacement des interprétations locales. Les travaux sur un schéma unique achopperaient actuellement sur les seuils. Que ce soit pour le niveau des prospections dans l’environnement viticole ou du niveau de contamination rapporte Thierry Aumonier. Le fonctionnaire évoque une nouvelle réunion de travail sur la question pour mars prochain.


Quelle que soit son issue, ce débat national utilisera comme support l’arbre de décision rédigé de concert par l’administration et la pépinière pour la région Nouvelle-Aquitaine. Son mode de fonctionnement diffère d’entrée selon qu’il s’agisse de vignes-mères de greffons prospectés annuellement, ou bien de greffons non-prospectés ou de porte-greffe (qui expriment peu les symptômes de la flavescence dorée).
Les préconisations de traitement à l’eau chaude varient ensuite selon le niveau de sécurisation de la prospection alentours, et la présence de ceps infectés (en nombre et distance). En pratique, sur 1 220 parcelles vignes-mères prospectées en 2016 (soit 100 % du verger), il y en a eu 17 touchées (soit 6,5 hectares). Les traitements à l’eau chaude ont finalement été imposés sur onze parcelles de porte-greffe et trois de greffon. « Sur la forme, c’est bien. C’est mieux » reconnaît du bout des lèvres David Amblevert, le président du syndicat régional et de la fédération nationale, pour qui le système reste cependant encore loin d'être parfait.
Pour le pépiniériste girondin, les griefs ne manquent pas. A commencer par le dépassement systématique du délai d’information des pieds atteints. Fixée au 15 novembre par une note de service du ministère de l’Agriculture, cette date limite ne serait jamais respectée selon les opérateurs présents. « Les pépiniéristes doivent connaître rapidement le statut de leur vigne. Si la notification arrive tardivement, elle se confronte à l’économie de l’entreprise et ses engagements de livraison » argumente David Amblevert, alors qu’à la mi-décembre, aucun retour administratif n’a été réalisé.
Et « dans le cas de souches douteuses lors des prospections, nous demandons que des prélèvements se fassent en présence des pépiniéristes ou collaborateurs » ajoute le président de la FFPV. Une requête qui a notamment pour objectif de permettre une contre-expertise dans la foulée des prélèvements officiels. Les experts de l’administration rappellent d’ailleurs que les analyses de bois pour la flavescence dorée ne sont pas reconnues, leurs résultats étant inconstants, contrairement aux analyses de pétioles.
Tout juste votée par l’Assemblée Nationale, l’augmentation de la redevance sur les plants de vigne a été négociée il y a trois ans rappelle David Amblevert. « Nous avons accepté une hausse de 40 % en échange d’une augmentation de la part de nos vergers de vignes-mères prospectés par FranceAgrimer. Qui est passé de 30 à 50 % » explique le pépiniériste bordelais.