i les retards administratifs sont proverbiaux, ils auront au moins permis aux pépiniéristes français d’avoir leurs cadeaux de Noël en avant-première. « L’avis de l’ANSES est paru : il est favorable à votre demande de révision du couple temps/température pour le traitement à l’eau chaude des plants de vigne » annonce Sabine Brun-Rageul, la directrice adjointe de la DRAAF. Suscitant une vague de soulagement lors de l’assemblée générale du Syndicat des Pépiniéristes Viticulteurs de la Gironde et du Sud-Ouest, réunie ce 14 décembre à Beychac-et-Caillau.
Cette décision pave le chemin d’une nouvelle homologation pour le traitement à l’eau chaude. Actuellement normalisé pour 50 degrés Celsius durant 45 minutes, le procédé passerait à 50 °C sur 35 minutes. Déposée il y a un an, cette demande s’appuie sur les études de FranceAgriMer et de l’Institut Français de la Vigne et du Vin, qui ont démontré que ce couple temps/température réduit reste efficace pour détruire le phytoplasme de la flavescence dorée. Tout en diminuant les risques de mortalité des plants de vigne. L’avis de l’ANSES comporte cependant une réserve : « que la température de 50 °C soit bien maintenue pendant les 35 minutes » précise Sabine Brun-Rageu.


La satisfaction de David Amblevert, le président du syndicat régional et de la fédération nationale, était des plus visibles, lui qui s’impatientait depuis novembre de ne pas avoir de retour de l’ANSES. N’ayant pas sa langue dans sa poche (lire encadré), le pépiniériste girondin reste cependant fermement opposé à la généralisation du traitement à l’eau chaude. « Je reste un farouche opposant » clame-t-il, tout en prévenant avec réalisme que « l’étau se resserre. Le recours au traitement à l’eau chaude sera de plus en plus fréquent sur les bois issus de nos vignes mères saines, sans présence de flavescence dorée. »
Dans son discours de conclusion de l’assemblée générale, David Amblevert s’est notamment arrêté sur le niveau tarifaire des plants girondins, les jugeant trop bas. Il estime en effet qu'à Bordeaux le prix de vente d'un plant est dans une fourchette de 1,4 à 1,75 euro/plant. « Il faudrait passer à un tarif de 1,45 € au moins » plaide-t-il.
Pour lui, une hausse globale constituerait une assurance contre le possible retournement de la demande en plants (en prévision de l’arrêt des plans collectifs de restructuration) ou les coûts d’une pression sanitaire croissante (de l’actuelle flavescence dorée à la menaçante maladie de Pierce). « Cessons d’être les moins chers de France. Quelques centimes ne vont pas entacher notre compétitivité, mais vont permettre d’assurer les années futures » a-t-il martelé.