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Les préjugés les plus souvent rencontrés sur la matière organique
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Sols viticoles
Les préjugés les plus souvent rencontrés sur la matière organique

Voici un échantillon des erreurs les plus fréquemment commises par les vignerons en terme d'apport de matière organique dans les sols viticoles.
Par Juliette Cassagnes Le 26 décembre 2016
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Les préjugés les plus souvent rencontrés sur la matière organique
La matière organique peut être amenée sous différentes qualités, plus ou moins rapidement minéralisable - crédit photo : J.Cassagnes
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Thibaut Déplanche est ingénieur agronome au laboratoire Celesta-Lab (Montpellier), spécialisé dans la microbiologie des sols. Il travaille beaucoup avec les vignerons, de Bourgogne notamment. Il présentait, à l'occasion d'une journée technique organisée par le BIVB sur le sujet de la matière organique, les quatre « plus grosses erreurs rencontrées sur le terrain ».

La première d'entre elles consiste à considérer que « d'avoir plein de matière organique signifie que donc mon sol est vivant », annonce celui-ci. « Le taux de matière organique ou le rapport C/N sont des indicateurs mais ils ne doivent pas être considérés seuls, sans quoi il peuvent conduire à de grosses erreurs », explique t-il. Deux parcelles distinctes peuvent en effet avoir les mêmes teneurs en matière organique à partir de ces deux indicateurs mais avoir une composition totalement différente d'un point de vue biologique, donc vie du sol. Celle-ci se mesure avec la « biomasse microbienne », qui donne lieu à une qualité de matière organique totalement différente d'une parcelle à l'autre. Le taux de matière organique est donc une condition nécessaire mais pas suffisante pour soutenir la biologie du sol. « Il faut bien différencier la quantité de la qualité », résume l'ingénieur.

Surveiller la vitesse de minéralisation

Une autre erreur très souvent commise est d'estimer qu'avoir une quantité importante de matière organique dans un sol suffit pour en conclure qu'il n'y a pas besoin d'en rajouter. « Je l'entends beaucoup en Bourgogne », commente celui-ci.

Or la vitesse de minéralisation du carbone, liée à l'activité des micro-organismes, peut être très variable d'une parcelle à l'autre ; les micro-organismes vont donc puiser des quantités plus ou moins importantes selon le cas. A titre d'exemple, certains sols peuvent avoir 5% de perte en 28 jours, on parle alors de sur-minéralisation, avec à la clé un risque d'appauvrissement. Pour d'autres, plus lent, on aura une « sur-humification », donc un sur-stock possible de matière organique. Leur "potentiel nutritif" sera donc totalement différent. « Il faut trouver un équilibre entre les deux, là encore, en trouvant la qualité de la matière organique qui convient », conclut Thibaut Déplanche.

Le travail du sol joue un rôle dans la minéralisation

Troisième idée fausse : trop travailler son sol l'appauvrit. Et de prendre pour exemple une parcelle conduite en bio, avec de nombreuses interventions culturales dans l'année et des apports de compost tous les trois ans. Le taux de matière organique total y est élevé, mais le C/N également, empêchant en théorie une bonne minéralisation du carbone. Pourtant, celle-ci est optimale et la biomasse microbienne est élevée. « C'est grâce au travail du sol, important, qui compense la faiblesse des matières organiques à se minéraliser, justifie l'ingénieur. Et le travail du sol ne tue pas les micro-organismes ». « Méfiez vous des recettes toutes faites, il n'y a pas d'itinéraire technique magique, toutes les situations sont différentes », poursuit celui-ci.

Dernière erreur souvent rencontrée, celle d'apporter du compost dans l'idée de dynamiser son sol, de stimuler les micro-organismes. Or le compost est un produit déjà digéré, « dans lequel il ne reste plus rien ». Il joue en effet un rôle dans la structuration du sol, de « gîte » pour les micro-organismes, et n'amène pas assez de « nourriture ». « Ce n'est pas le produit organique le plus adapté pour stimuler la vie du sol, car il ne le nourrit pas vraiment », conclut Thibaut Déplanche.

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