Nous avons eu un accord oral des ministères de l’Agriculture et de l’Economie sur notre cahier des charges. Il ne reste plus qu’à attendre qu’ils le signent ! » s’enthousiasme Maxime Saint-Martin, le nouveau président du Syndicat des Crus Artisans en Médoc*. Cette validation informelle du nouveau cahier des charges par les pouvoirs publics annonce la conclusion d’une procédure ayant débuté en 2014, pour remplacer le classement décennal de 2006, qui a été prolongé pour le millésime 2016.
Une fois validé par ses ministères de tutelle, le cahier des charges pourra conduire à un nouveau classement dès le millésime 2017. Ne faisant pas l'objet d'un arrêté ministériel, il sera contrôlé par un organisme tiers, et non l'Etat. « Les pouvoirs publics ne veulent plus de décrets, après que ceux des Crus Bourgeois et de Saint-Emilion aient été annulés » explique Maxime Saint-Martin. Celui-ci glisse que la durée de validité du classement aura été le principal point d’achoppement entre le syndicat (qui le souhaitait décennal) et les pouvoirs publics (qui le souhaitaient annuel). Au final, le compromis s’est fait sur une durée quinquennale. Comme pour le projet actuel de classement des Crus Bourgeois du Médoc (voir encadré).


Pour le nouveau classement des Crus Artisans, les sélections devraient se tenir sur le deuxième trimestre 2017. Le cahier des charges impose une notation à 60 % sur la dégustation des trois derniers millésimes et à 40 % sur le statut d’artisan du propriétaire. « L’artisan est vraiment à la tête de toutes les décisions. Il participe aux travaux de la vigne, du chai, de commercialisation, de gestion administrative… Mais s’occuper de tout ne veut pas dire tout faire tout seul ! » souligne Maxime Saint-Martin.
Pour le jeune vigneron, tout l’enjeu est désormais de susciter des candidatures spontanées, afin de recruter de nouveaux adhérents. Actuellement, son syndicat fédère 35 châteaux, pour 44 propriétés classées en 2006.
* : Limité aux huit appellations médocaines, ce syndicat précise d’ailleurs ne pas s’opposer à la création d’autres mouvements de crus artisans en rive droite ou dans les Côtes de Bordeaux.
Ces avancées dans la renaissance des crus artisans intéressent particulièrement l’Alliance des Crus Bourgeois du Médoc. Après le vote du 14 septembre dernier validant le projet de cahier des charges passant le classement d’un rythme annuel à celui quinquennal sur trois niveaux, le texte fait désormais la navette entre le ministère de l’Agriculture et la DGCCRF.
« Pour l’instant, rien n’est gagné dans la demande de reconnaissance. Mais on reste raisonnablement optimistes » déclare Olivier Cuvelier, le nouveau président des crus bourgeois. Confiant, il concède que la seule chose qui puisse l’inquiéter en 2017, c’est l’immobilisme de l’année électorale.