’y allant pas avec le dos de la cuiller, l’Association Britannique du Commerce des Vins et Spiritueux (WSTA) vient de dévoiler sa feuille de route pour négocier l’après-Brexit. Ayant déjà annoncé ses premiers contacts bilatéraux avec des pays tiers (notamment l’Australie, le Canada, les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande), la filière passe un nouveau cap en appelant le gouvernement anglais à se concentrer sur des accords commerciaux spécifiques à sa filière.
Ayant dernièrement rencontré le secrétaire d’Etat à l’Agriculture, Andrea Leadsom, le directeur général de la WSTA, Miles Beale, lui a présenté son « programme politique pour le Brexit ». Dont l’objectif est d’éviter tout interruption des échanges avec l’Union Européenne et de poser les jalons d’accords bilatéraux avec des pays tiers.
En pratique, la WSTA réclame un accès sans quota au marché communautaire et de préparer des accords commerciaux avant même que ne soit activé l’article 50 de la Constitution Européenne (lançant la sortie du Royaume-Uni). On trouve également la demande de maintenir un système d’appellations des vins et spiritueux, ainsi qu’un accès libre à la « main d’oeuvre qualifiée (vinificateurs, sommeliers…) ». Et la filière anglaise propose également d’adhérer « immédiatement » au World Wine Trade Group pour gagner en visibilité.
Souhaitant non seulement conseiller les négociations commerciales du gouvernement britannique préparant sa sortie de l’Union Européenne, la WSTA veut carrément la piloter. « Pour une industrie mondialisée comme les vins et spiritueux, le Brexit apportera à la fois des défis et des opportunités » explique Miles Beale dans un communiqué.
Souhaitant mettre un terme à l’omerta sur les conditions du Brexit, il ajoute « comprendre que le gouvernement ne joue pas cartes sur table, mais nous détenons quelques as qui pourraient l’aider ».


Pour ne pas être « sous-estimée », la WSTA précise que pour le Royaume-Uni, les échanges de vin représentent 2,8 milliards de livres d’importations et 440 millions £ d’exportations (soit 3,3 milliards et 520 millions €). Ce qui place aujourd’hui la Grande-Bretagne en tête des importateurs de vins par habitant dans le monde. A noter qu’en valeur, la France est le premier fournisseur en vins du Royaume-Uni (pesant pour le tiers des expéditions).