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L’après-Brexit : les opérateurs de vins et spiritueux veulent prendre les devants
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Grande-Bretagne
L’après-Brexit : les opérateurs de vins et spiritueux veulent prendre les devants

Le secteur des boissons alcooliques en Grande-Bretagne n’a pas l’intention de se laisser miner par le Brexit. Au contraire, il se positionne en fer de lance du nouvel ordre qui doit émerger suite au référendum de juin dernier.
Par Sharon Nagel Le 16 septembre 2016
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L’après-Brexit : les opérateurs de vins et spiritueux veulent prendre les devants
Comme la City, les professionnels appréhendent les conséquences du Brexit
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uverture des négociations avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande

« Nous n’avons nullement l’intention d’attendre les bras croisés que le Brexit se fasse. Nous devons agir dès maintenant ». Parlant au nom des professionnels britanniques, Miles Beale, directeur général de la Wine & Spirit Trade Association (WSTA) a ainsi donné le ton en ouverture de la conférence annuelle de l’Association ce 13 septembre. Celle-ci représente plus de trois cents entreprises de production, importation, exportation, transportation et commercialisation au Royaume-Uni, dont les grandes enseignes de la distribution, des propriétaires de marques, des grossistes et des entreprises de logistique et de mise en bouteille. Les déclarations de son directeur ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd : plusieurs acteurs politiques et professionnels australiens, notamment, ont fait connaître leur souhait de négocier un accord bilatéral de libre-échange avec la Grande-Bretagne. Le mois dernier, Miles Beale a rencontré des représentants professionnels australiens et néo-zélandais, dont la Winemakers Federation of Australia (WFA), pour discuter de la mise en place d’accords bilatéraux dans le domaine des vins et spiritueux. « Ce n’est pas uniquement la WSTA qui souhaite voir le développement d’accords-cadres pour les vins et spiritueux », a précisé le directeur de l’Association. « Lorsque j’étais en Australie et en Nouvelle-Zélande… nous avons reçu un soutien chaleureux et large en faveur d’une collaboration avec les organismes professionnels et les gouvernements pour développer ces accords-cadres ».

Importateur de premier plan, et ré-exportateur

Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi. Selon la WFA, le Royaume-Uni absorbe un tiers de l’ensemble des exportations australiennes de vin. Avec 247 millions de litres exportés vers le marché britannique en 2015, ce dernier représente la première destination des vins australiens à l’export. L’Australie est également le deuxième fournisseur du Royaume-Uni en volume après l’Italie, d’où l’empressement de la WSTA de négocier rapidement un accord. Celui-ci pourrait prendre la forme d’un dispositif spécifique aux vins et spiritueux, ou bien s’insérer dans le cadre plus global d’un accord bilatéral de libre-échange, explique Miles Beale. Pour la Nouvelle-Zélande, la nécessité de mettre en place une solution est également pressante. Car, non seulement le marché britannique en lui-même revêt-il d’une importance majeure, le Royaume-Uni s’érige également en plaque tournante des exportations vers l’Union européenne. D’après la WSTA, les trois-quarts des exportations néozélandaises de vins et les deux tiers des exportations australiennes en direction de l’UE transitent d’abord via le Royaume-Uni, pays qui s’est largement équipé en installations de mise en bouteille performantes pour y faire face. D’ailleurs, les Australiens ont plusieurs fois mis l’accent sur le fait qu’un accord bilatéral servirait non seulement à assurer l’accès au marché britannique, mais aussi à restreindre les coûts logistiques et administratifs et à réduire le poids de la bureaucratie.

Dissiper les craintes et les incertitudes

Ces discussions entre professionnels ne seraient-elles pas un peu prématurées ? Le fameux article 50 du Traité de Lisbonne n’a pas encore été signé et de l’avis même de la WSTA, il ne devrait rien se passer avant 2019. « Certes le Royaume-Uni ne peut pas entrer en négociations formellement avec les gouvernements néo-zélandais et australiens à ce stade, mais le secteur peut préparer le terrain en amont. C’est exactement ce que la WSTA a l’intention de faire ». Comme le soulignait dans les colonnes de Vitisphere  Jeremy Cunnington, analyste principal chargé du secteur des boissons alcooliques auprès du cabinet Euromonitor : « Tant que les principaux intéressés n’auront pas décidé de ce qu’ils veulent désormais et élaboré un vrai projet qui tient la route, nous resterons dans l’incertitude. Or, l’incertitude entrave les investissements, qui à son tour entrave l’emploi, qui entrave le développement économique. Même les prévisions à court terme s’avèrent désormais hasardeuses et si les gens ne savent pas ce qui va se passer, la plupart du temps, ils ne font rien, et c’est bien ça l’aspect le plus déterminant et préjudiciable ». Rassurer les professionnels, qu’ils soient australiens, néo-zélandais, sud-africains ou autres, s’avère en effet primordial pour éviter qu’ils ne cherchent à compenser ailleurs d’éventuelles pertes sur le marché britannique. Depuis l’Océanie, la Chine devient une destination de plus en plus attrayante.

Le début des augmentations de prix consommateurs ?

Il devient d’autant plus urgent de dissiper les craintes des exportateurs qui travaillent avec les professionnels britanniques que les premières répercussions du Brexit se manifesteraient, notamment au niveau des prix. Cité dans un article du Financial Times la semaine dernière, la société d’importation Enotria & Coe évoque des augmentations pouvant atteindre 5 à 7% pour les deux tiers des vins dans son portefeuille dès le mois prochain. En cause, une livre sterling en baisse contre les principales monnaies étrangères. Tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne, cependant : la livre a baissé davantage contre les dollars américain et australien que contre l’euro.  Certains professionnels évoquent des augmentations de l’ordre de 10% du côté de leurs fournisseurs depuis le vote du Brexit, ce qui aurait comme impact une hausse de 3 à 4% du prix consommateur. D’autres encore, comme Rowan Gormley, directeur de Majestic Wines cité dans le même article, balaient tous propos  alarmistes, insistant sur le poids des taxes dans le prix d’une bouteille outre-Manche : « Le vin lui-même coûte 3£ à produire, donc une baisse de 10% de la monnaie entraîne 30p supplémentaires sur une bouteille ». Peut-être que certains opérateurs en profitent pour repositionner leurs marges sur ce marché réputé très sensible en matière de prix ou pour anticiper des augmentations tarifaires futures dues à de faibles récoltes dans des régions comme la Bourgogne.

Un nouveau président dynamique pour la WSTA

Quoi qu’il en soit, l’importance d’un marché qui génère des ventes de vins et spiritueux d’une valeur de 21,1 milliards £ ne laisse personne indifférent. Deuxième marché mondial du vin en volume après l’Allemagne et en valeur après les Etats-Unis, le Royaume-Uni reste une destination de choix pour les exportateurs du monde entier. Sous l’égide de son nouveau président Dan Jago, directeur de Berry Bros & Rudd et ancien  responsable des achats vins chez Tesco, il y a fort à parier que la WSTA trouve des interlocuteurs favorables à sa cause.       

Tags : Brexit
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