l’heure où l’actualité politique et économique rappelle au monde entier que l’inenvisageable est toutefois possible, Françoise Brugière, du service de prospective de FranceAgriMer a présenté un petit florilège des évènements, décisions, contextes réglementaires qui pourraient changer du tout au tout le monde du vin tel que nous le connaissons. « Notre service réalise de la prospective. Nous réunissons des experts dans un domaine particulier et nous les invitons à partager leurs connaissances. À partir de là, nous en déduisons le champ des possibilités d’avenir en prenant toujours le recto et le verso d’une hypothèse » rappelle Françoise Brugière, insistant au passage que la prospective est différente de la prévision qui cherche à définir la plus grande probabilité pour qu’un évènement se produise.
Ce point étant clarifié, les conclusions de FranceAgriMer mettent évidemment en avant le réchauffement climatique, induisant l’apparition de nouvelles maladies, de nouveaux ravageurs, de nouvelles zones viticoles et la nécessité d’améliorer le bilan carbone de la filière. « Face à l’apparition de nouvelles maladies, on peut se poser la question de l’environnement. Le consommateur attend-il une obligation de moyens, telle que la démarche bio, ou veut-il simplement un résultat, i. e. l’absence de résidus de produits phytosanitaires dans les vins ? Ce n’est pas tout à fait la même chose » a rappelé Françoise Brugière. Cette thématique de prospective autour du réchauffement climatique a fait l’objet d’une étude plus poussée par FranceAgriMer qui a été présentée lors du dernier congrès de l’OIV.
Au-delà du réchauffement climatique, FranceAgriMer s’interroge sur la pérennité de la définition du vin telle que nous la connaissons. « On peut se demander si le consommateur n’est pas en droit d’attendre une teneur en arôme garantie. Mais, également, la technologie nous permettant de retirer l’acide acétique au vinaigre, comment dénommer le résultat final de ce procédé ? Est-ce du vin ? » s’est interrogée Françoise Brugière.