En Aquitaine, en Charente ou dans le Val de Loire, la vente de nos pulvérisateurs confinés croit de manière exponentielle. En Languedoc-Roussillon, c’est une autre paire de manche » explique Jérôme Gascoin, directeur commercial de Clemens France. A entendre les concessionnaires de pulvérisateurs, nombre de visiteurs se bousculent dans les allées du salon Dionysud pour découvrir les pulvérisateurs confinés qui font tant parler d’eux. La pression sociale actuelle à l’égard des phytos et la crainte d’une modification de la réglementation les poussent à s’intéresser au sujet.


Mais au delà des considérations environnementales, l’utilisation des pulvérisateurs avec panneaux récupérateurs en Languedoc-Roussillon n’est pas si évidente. « Dans cette région, il y a de nombreuses parcelles en pentes et caillouteuses. Comme ces pulvés sont plus difficiles à manier, ça peut rebuter les viticulteurs. De plus, avec la taille en gobelet, la largeur de feuillage à traiter est plus importante et ces pulvérisateurs ne sont pas toujours adaptés à ces largeurs» souligne Olivier Bonnefond, gérant de l’organisme de contrôle de pulvérisateur Pulvécenter.
Autre argument avancé par les viticulteurs : la taille et la diversité des gouttes pulvérisées. Sur le pulvérisateur Clemens GSG, la taille des gouttes est d’environ 150 à 250 microns. Encore trop gros pour certains vignerons partisans de la micronisation qui consiste à pulvériser de la bouillie très fines avec des gouttes de 90 microns environ. « Pourtant la pulvérisation de grosses gouttes limite les dérives » argument Jérôme Gascoin.
Mais même si les constructeurs parviennent à contourner ces barrières techniques, un rempart de taille persiste : le prix des pulvérisateurs bien sûr. « Sur notre stand, beaucoup de gens s’arrêtent. Dès que l’on annonce le prix du pulvérisateur confiné Dhugues, ils repartent » déplore Angel Casado, salarié chez Ciam, concessionnaire agricole à Cazouls lès Béziers. D’autant plus qu’en Languedoc-Roussillon, la pression phytosanitaire est moindre que dans les autres régions. Le retour sur investissement lié aux économies de produits de traitement n’est donc pas un argument suffisant.
A ce jour, on dénombre moins de dix pulvérisateurs confinés en Languedoc-Roussillon, contre environ 200 modèles en Aquitaine-Charente. Les concessionnaires de pulvérisateurs avec panneaux ont encore une belle marge de progression devant eux.