raités comme des investissements hautement individuels, les machines viticoles pèsent de tout leur poids sur les finances des exploitations. Avec la variabilité des renouvellements inopinés. « Le système des CUMA (Coopératives d'Utilisation de Matériel Agricole) est la solution pour réguler ses frais de matériel et prévoir ses frais d’exploitation » plaide François Garcia, président de la cave coopérative de Saint-Chinian et membre depuis toujours d’une CUMA. Exposée lors de la conférence Dionysud sur le coût du machinisme, ce 10 novembre à Béziers, son expérience a logiquement suscité l’expression de réticences pratiques de la part de l’audience. Notamment l’inévitable question de la gestion du matériel mis en commun lors des pics d’activité partagés (machines à vendanger et pulvés en tête).


« Le problème des CUMA, c’est la gestion du planning » reconnaît François Garcia. Mais pour lui la solution est toute trouvée : un agenda en ligne et l’obligation de n’emprunter un matériel que pour le temps de son utilisation. « Il faut saturer les outils, ensuite c’est une question d’hommes. Il faut du sérieux. Et dégager ceux qui sont mauvais ! » Pour son exploitation de 33 hectares, François Garcia affiche coût moyen de 730 euros par hectare, quand le coût moyen du machinisme viticole est de 1 058 €/ha dans la région (voir encadré).
Proposant une variation numérique sur le modèle collaboratifs des CUMA, le site WeFarmUp met à la location des matériels agricoles. « Cette plate-forme permet de partager les matériels entre professionnels. Apportant un revenu supplémentaire aux propriétaires de matériels sous-utilisés et permettant d’éviter de l’endettement pour les locataires » détaille Marion.
Autre alternative à l’achat de matériel neuf spécialisé : la récupération et la création. « On ne trouve pas toujours sur le marché ce dont on a besoin » explique Bernard Rouane, viticulteur en Minervois et prestataire de services agricoles. Habitué du bricolage, il s’est ainsi créé sur-mesure des « trucs qui ne ressemblent à rien ». Notamment un enrouleur de fil pour enlever plus facilement les palissages. Cet outil lui sert également à « retirer le goutte-à-goutte, le paillage… Des fois ce sont les choses les plus simples qui marchent le mieux » conclut Bernard Rouane.
Avec « le besoin du mise à jour du parc matériel, la nécessité de mise aux normes et l’embellie sur les marchés du vrac et de la bouteille », les investissements en matériel ont explosé en Languedoc-Roussillon rapporte Benjamin Devaux, conseiller en entreprise CER Midi-Méditerranée. Entre 2010 et 2015, les amortissements ont grimpé de 35 % (à 441 €/ha), les achats/services de 33 % (à 193 €/ha) et l’entretien de +27 % (à 284 €/ha). L’observatoire des agences comptables CER de l’Aude, de l’Hérault et des Pyrénées Orientales précise cependant que la part du machinisme dans les charges d’exploitation est restée globalement constante : à 22 %. « Les investissements ont suivi la même tendance que les coûts d’exploitation » conclut Benjamin Devaux