Depuis 2011, la SRDV suit l'alimentation minérale de la vigne sur un réseau fixe de parcelle de référence en Languedoc. 2016 est l’année où nous avons observé la plus faible alimentation minérale » indique Guillaume Desperrières, ingénieur agronome et œnologue auprès de la Société de recherche et de développement viticole (SRDV). « On se retrouve avec des moûts carencés en azote assimilable » poursuit-il. Mais surtout, des taux de potassium faibles, à des teneurs « qui n’avaient jamais été vues » s’étonne Guillaume Desperrières. Or, une carence potassique nuit à l'accumulation des sucres dans la baie.
Carence en potassium
Mais cette carence n’était pas une fatalité. « Sur les parcelles que nous suivons à l’aide de trois ou quatre analyses pétiolaires par saison, nous avons pu intervenir sur la carence en potassium en ajustant les apports potassiques et magnésiens » explique Guillaume Desperrières.
Quels sont les risques pour la prochaine campagne ? « Pour l’instant, il faut attendre mais nous craignons des niveaux faibles de réserve » indique Guillaume Desperrieres. En effet, la pluviométrie en fin de cycle est déterminante pour la mise en réserve. « Une analyse des sarments après la chute des feuilles, nous permettra de déterminer si un apport en hivers ou une fertilisation foliaire précoce est justifiée » précise Guillaume Desperrières. Cette analyse estime les réserves de la vigne avec la mesure de l’amidon, des sucres, des macro-éléments (N, P, K, Ca, Mg) et des oligo-éléments (Fe, Mn, B, Zn). De quoi faire le tour de la question.
La Société de recherche et de développement viticole, dont le siège social est basé dans l’Aude, est très implantée dans le Languedoc mais elle réalise des suivis nutritionnels dans d'autres vignobles comme à Bordeaux où elle a réalisé un millier d’analyses cette année, ou encore en Champagne.