ela ne manquera pas d’en étonner : dénoncé par la FNSEA pour sa portée « explosive et révolutionnaire », le projet d’arrêté encadrant les traitements pesticides en agriculture suscite également l'opposition d’associations et syndicats résolument anti-phytos. Dans un appel commun, huit signataires bordelais* dénoncent un texte inapplicable. L’activiste Valérie Murat critique ainsi « une gestion du risque de plus en plus fine, de moins en moins contrôlable. Et qui rendrait encore plus responsables pénalement les travailleurs agricoles. »


Remplaçant le texte du 12 septembre 2006, abrogé par le Conseil d’État cet été, le texte en préparation par les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement suscite donc une opposition commune entre syndicats agricoles et activistes anti-phytos. Si leurs analyses convergent, leurs propositions sont évidemment divergentes.
Conditionner une révision des délais de rentrée dans les parcelles traitées au port d’un Équipement de Protection Individuel serait criminel pour les militants écolos. Les EPI étant non seulement inadaptés mais inutilisables en conditions réelles. Ils proposent au contraire d’accroître les délais de rentrée.
Pour les anti-phytos, le projet gouvernemental d’étendre les Zones Non Traitées à la proximité des habitations est « de nature à exacerber les tensions entre les professionnels agricoles et leurs concitoyens (puisqu’elles rendraient impossible l’agriculture) ». Les signataires militent ainsi pour « l’application de produits bio non classés dans ces zones sensibles, avec des précautions d’usage ».
De même pour la mesure de la vitesse du vent. « Alors qu’il était déjà difficile de faire respecter l’interdiction de traiter par vent supérieur à 19 km/h, les nouvelles dispositions compliquent inutilement les choses » estiment-ils, préconisant l’installation généralisée de manches à air.
* : Parmi les signataires, on trouve des associations (Collectif Info Médoc Pesticides, Collectif Alerte aux Toxiques, Collectif Alerte Pesticides de Haute Gironde, Les Amis de la Terre Gironde, Vigilance OGM 33) et des syndicats (Union Départementale CGT et Confédération Paysanne Gironde).