menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Viticulture / Trois questions à Aude Rouaux, sa réalisatrice
Trois questions à Aude Rouaux, sa réalisatrice
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Pesticides, poison de la Terre
Trois questions à Aude Rouaux, sa réalisatrice

Diffusé à 20h50 ce mardi 6 septembre par France 5, le documentaire se veut moins clivant que son teaser anxiogène le laisse entendre. Entretien avec la reporter Aude Rouaux, sa réalisatrice, qui se pose en lanceuse d’alerte et pas en accusatrice du vignoble.
Par Alexandre Abellan Le 05 septembre 2016
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Trois questions à Aude Rouaux, sa réalisatrice
' Vingt ans après l’amiante, nous sommes à l’aube d’un nouveau scandale sanitaire.Une bombe à retardement qui touche les agriculteurs, les riverains, mais aussi les enfants » pose d’emblée le documentaire. - crédit photo : Antipodes/France5
A
vant sa diffusion, comment résumeriez-vous votre documentaire ?

Aude Rouaux : Nous avons suivi des personnes qui habitent à côté des pesticides, qui se battent pour les interdire, mais aussi qui les utilisent. Les agriculteurs jonglent au jour le jour avec des produits qu’ils savent, au fond, ne pas être anodins, tout en ayant besoin pour vivre. Toute la question est de ne pas se voiler la face sur ce qu’il est en train de se passer.

Qu’apporte votre film au débat sur le danger des phytos ? Notamment par rapport à Cash investigation, qui dénonçait en février dernier les expositions d’agriculteurs, écoliers et riverains aux phytos.

A l’angle de l’enquête, j’ai préféré celui de l’humain. Ce qui demande du temps ! Le tournage a commencé en septembre 2015 et nous avons suivi trois histoires en Gironde et en Charente, les deux départements les plus touchés par les phytos en France.

A Bordeaux, il s’agit de Valérie Murat, une personne très engagée, militante et pleine de gouaille, ainsi que sa mère Monique, au caractère totalement différent. Suite à la mort de leur père et mari, le vigneron James Bernard Murat, elles ont lancé une procédure judiciaire. Ce qui est rare. D’autant plus qu’elle se base sur un certificat médical établissant le lien entre le cancer et l’exposition professionnelle à l’arsénite de sodium. Dans le vignoble de Cognac, le documentaire suit les époux Didier et Madeleine Sardin, des fermiers charentais, qui ont brutalement perdu leur fils. Mécanicien agricole, Stéphane est décédé d’un cancer foudroyant, très probablement à la suite de réparations de cuves remplies de pesticides. Leur vie a été brisée, et ils se sentent désarmés dans leur recherche de preuves.

On suit également un docteur basé à Chateauneuf-sur-Charente qui a signé une pétition l’engageant à reconnaître les maladies neurodégénératives en rapport avec des pesticides. Ils sont peu à l’avoir fait ! C’est un médecin de campagne qui est en lien avec la population agricole. Nous avons visité la "vallée du lymphome", où sur trente habitations, six ont des cancers des ganglions… C’est un nombre impressionnant ! Les traitements sur les vignes de la vallée sont ramenés dans le fonds habité par les vents. Mais comment prouver le lien ? Contrairement à l’amiante, il est difficile d’établir des preuves avec les pesticides.

Que répondez-vous aux vignerons qui se sentiraient visés par un nouveau documentaire à charge ?

Il ne s’agit pas de poser les agriculteurs contre les malades de produits phytopharmaceutiques. Le documentaire est porté par ses personnages, mais je ne tape pas sur la population agricole. Je comprends qu’ils ne peuvent pas vivre sans pesticides. Dans la "vallée du lymphome", nous sommes allés voir un agriculteur pour l’interroger sur sa vision de la situation. Il nous a expliqué qu’à chaque début de mois, il a 13 000 euros de charge et que seuls les produits phytosanitaires lui ont permis de doubler sa surface. Sans eux, il ne peut tout simplement pas faire son métier.

A lire aussi
Arsénite de sodium et homicide involontaire
La plainte contre X de Valérie Murat classée sans suite

On voit aussi dans le documentaire des viticulteurs bordelais qui nous expliquent que nous sommes bien sympathiques, mais qu’ils ne croient pas dans la bio. Ce n’est pas en claquant des doigts que l’on peut faire sans phyto. Mais il faut prendre conscience que l’on est dans un cul-de-sac, les pesticides peuvent tuer, mais on en a besoin. Que faire maintenant ?

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Viticulture
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé