n 2010, conserver une maison des vins à Bourgueil déficitaire relevait d’un certain pari. Six ans plus tard, la forte croissance des ventes de ce lieu qui réunit l’ensemble des vins de l’appellation à prix départ cave, démontre qu’un tel outil collectif a un public. Sur le premier trimestre 2016, le chiffre d’affaires est en hausse de 31 %. Et sur cinq ans, les ventes de la maison Jean Carmet ont augmenté de 80 %. Mieux, « en 2016, nous devrions quasiment avoir effacé le déficit » se satisfait Guillaume Lapaque, directeur de l’ODG de Bourgueil. Selon lui, ce bilan positif a été possible par une réorganisation, notamment au niveau des pratiques commerciales. Il valide également l’utilité de ces outils à la fois de promotion et de commercialisation des vins de l’appellation. « Je pense que nous recevons des clients qui n’ont pas forcément envie de se rendre chez des vignerons. Franchir la porte d’un chai équivaut pour le client à s’engager à l’achat sans pour autant être sûr que le vin plaira. Dans une Maison des vins, le client peut choisir, comparer, panacher ses achats, voire ne rien acheter du tout » indique Guillaume Lapaque.
Convaincu par l’outil, l’appellation Bourgueil envisage d’ouvrir une seconde Maison des vins, à proximité d’un château. Plusieurs sites sont à l’étude dont le Château de Langeais, ville avec laquelle Bourgueil a un partenariat historique. De quoi bâtir un outil de promotion comparable à celui de Cheverny. D’ailleurs Guillaume Lapaque ne s’en cache pas : « sa stratégie est notre modèle ».