Selon les estimations, les industries légitimes perdent environ 1,3 milliard d’euros de recettes annuelles du fait de la présence de boissons alcooliques et de vin de contrefaçon sur le marché commun, ce qui correspond à 3,3 % des ventes de ces secteurs » pose le dernier rapport de l'Office de l'Union Européenne pour la Propriété Intellectuelle*.
En France, la contrefaçon des vins et spiritueux ferait perdre 136 millions € par an à la filière (soit 3 % de ses ventes). Dans le détail, le manque à gagner s’élèverait à 36 millions € pour les vins (soit 1 % du chiffre d’affaires national) et 100 millions € pour les spiritueux (5 %). Les experts estiment que l’Etat français perd 100 millions € de droits d’accises du fait de ce marché parallèle.
Si les chiffres sont impressionnants, la France est loin d’être le pays européen le plus touché par la contrefaçon de ses boissons alcoolisées. Le manque à gagner s’élève à 263 millions €/an pour l’Espagne (soit 5 % des ventes nationale), 162 millions €/an pour l’Italie (2,7 %), 140 millions €/an pour l’Allemagne (2 %)… Et seulement à 87 millions €/an pour le Royaume-Uni.
Réalisée dans les 28 pays membres de l’Union Européenne, cette étude estime que les ventes annuelles de vins et spiritueux en Europe représentent 38 milliards €. Du fait de la perte de 3 % des ventes légitimes du secteur, ce seraient 4 800 emplois qui seraient perdus dans la filière. Auxquels s’ajouteraient 8 600 postes pour l’agriculture et 1 300 salariés pour l’agro-alimentaire.
Avec cette cartographie chiffrée des impacts économiques de la contrefaçon des vins et spiritueux, « nos conclusions ont pour but d’aider les décideurs politiques lorsqu’ils s’attaquent aux problèmes épineux posés par la contrefaçon dans ce secteur économique essentiel » explique António Campinos, le directeur exécutif de l’EUIPO (agence décentralisée à Alicante, en Espagne).
* : En préambule, les experts expliquent que leur étude « porte uniquement sur le secteur de la fabrication, en l'occurrence la distillation, la rectification et le mélange de spiritueux, ainsi que la production de vin. Aussi n'inclut-elle pas le commerce de gros et de détail, des données publiques officielles étant indisponibles en la matière. »