aisant le point sur une année viticole au combien délicate, le Conseil Interprofessionnel des Vins de Champagne estime actuellement que les vendanges 2016 ne commenceront pas avant le 15 septembre. Accusant toujours une dizaine de jours de retard par rapport aux dix dernières années, le vignoble n’est pas encore épargné par le mildiou, qui maintient la pression sur feuilles et sur baies (du moins jusqu’à la fermeture de la grappe). Appelant à la vigilance, la Chambre d’Agriculture de Champagne-Ardenne souligne que « de nouveaux cycles d’incubation sont potentiellement en cours ».
Abondantes, les pluies sont à l’origine de cette gestion compliquée des maladies cryptogamiques. « Le premier semestre est marqué par une insolation déficitaire et une pluviosité record, de deux à trois fois supérieure à la moyenne observée depuis vingt ans » résume le CIVC. Seul moment d’accalmie, les jours de soleil de la fin juin qui ont permis la bonne conduite de la floraison.
Au-delà de la pluie, les aléas climatiques auront marqué ce millésime avec des épisodes de gel et de grêle à répétition. Les deux premières gelées de l’année sont tombées les 20 et 21 janvier, avant une vague de froid sur la végatétaion, s’étendant du 18 avril au 2 mai 2016. Le CIVC rapporte que 8 000 hectares de vigne ont été ravagés (dont 4 500 ha à 100 %). Les orages de grêle ont touché 400 ha (dont 150 à 100 %), avec six épisodes majeurs (les 13 avril, 7 juin, 12 et 15 juillet dans les environs de Bar-sur-Seine, le 13 mai à Bisseuil, le 27 mai à Pouillon).
« Les conséquences du gel, et la forte pression du mildiou, devraient affecter le volume disponible à la vendange. Mais les conditions météorologiques des prochaines semaines seront déterminantes pour la qualité des raisins » conclut, tout en prudence, le CIVC. Dans ses premières estimations de vendanges, le ministère de l'Agriculture estime que la Champagne ne produirait que 1,7 million d'hectolitres de vin en 2016 (-32 % par rapport à 2015).