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Nous avons acté que Vinisud serait annualisé et nous jouerons le jeu de l’édition 2017 » explique Mathieu Chatain, représentant des Vignerons Indépendants au Conseil d’Administration de Vinisud et président des Vignerons Indépendants du Gard. Cependant, Mathieu Chatain tient à rappeler que les Vignerons indépendants du Gard n’étaient pas favorables à l’annualisation. « Une chose est certaine, l’édition 2017 sera une petite édition. Et si elle se passe mal, il n’y a aucune raison pour que 2018 soit un succès » analyse Mathieu Chatain qui avoue avoir une « grande inquiétude pour le salon et sa pérennité ». Adhesion Group, organisateur du salon, a une vision divergente et confiante. « A ce jour, nous comptons 390 exposants inscrits et confirmés, dont 90 vignerons indépendants. D’ordinaire, nous accueillons 500 vignerons indépendants. A 9 mois du salon, nous avons donc 20 % de confirmés, c’est satisfaisant. Par ailleurs, nous savons que beaucoup de vignerons attendent pour prendre leur décision finale » explique le directeur d’Adhesion Group, Ahmad Monhem. Ce dernier rappelle que l'annualisation reste un test et qu'elle a été votée par le Conseil d'administration de janvier 2015, réunion durant laquelle certains été malheureusement absents.
L’annonce d’Inter Rhône de participer à Vinisud a minima (en ne finançant pas une partie des stands des producteurs, par exemple) a quelque peu refroidi. Et les yeux de se tourner vers le Languedoc. La participation du CIVL sera annoncée en septembre. « Nous attendons de connaître précisément les intentions des entreprises » indique Xavier de Volontat, président du CIVL (et également Vigneron indépendant). « En fonction de leur intérêt pour le salon, nous étalonnerons la participation du CIVL » poursuit-il, reconnaissant que s’il y a peu d’entreprises qui participent, « nous prendrons le risque de tuer le salon » déplore-t-il. Présent à titre personnel sur Vinisud, Xavier de Volontat rappelle néanmoins que le Pavillon du CIVL avait largement réduit le prix de ses stands en 2016, de manière à ce que l’annualisation ne représente aucun surcoût pour l’exposant. Le prix est d’ailleurs allégé pour tous les participants de l’édition 2016 qui feront le choix de revenir en 2017. Le rabais est fixé à 22 %. « Je ne sais pas si beaucoup de vignerons connaissent un salon prêt à faire une remise de presqu’un quart du prix. Aujourd’hui, on peut exposer à Vinisud pour 1400 euros tout compris, soit 160 euros du m2 » souligne Ahmad Monhem.
Au-delà de la polémique sur le coût pour les producteurs, une critique lancinante vise l’intérêt commercial à participer à un salon. Ce qui fera le succès du salon « ce ne sont pas les exposants mais les visiteurs qui viendront » martèle Xavier de Volontat. De même, Philippe Pellaton, président des Côtes-du-Rhône, exprime sa forte attente sur la qualité du visitorat et lance même un challenge à Adhesion Group. « A charge des organisateurs de nous démontrer une participation élevée des visiteurs avec la venue d’acheteurs, en particulier de l’étranger ! ». Adhésion Group a sa réponse. 400 acheteurs internationaux seront à Vinisud en 2017. « 200 sont attendus lors du Forum international d’affaires, organisé par Sud de France et nous nous chargerons d’en faire venir 200 » promet Ahmad Monhem. Ce dernier souligne également que c’est Adhésion Group qui a lancé le concept de rencontre B to B. « Nous accentuerons ces rendez-vous qui sont très attendus par les exposants en quête de retour direct » précise-t-il. Le salon se renouvellera également au travers d’un espace dédié à l’oenotourisme ainsi qu’à des jeunes vignerons. « Nous lancerons enfin un observatoire des vins de la Méditerranée » ajoute-t-il. Et d’autres nouveautés seront annoncées à la rentrée.
Cela suffira-t-il ? Tout dépendra des décisions des entreprises à exposer et des visiteurs à se déplacer. Reste que ce débat fait surgir une nouvelle idée de plus en plus récurrente : celle de réduire, en France, le nombre de salons à un seul. Et Vinovision pourrait être l’occasion qui fait le larron. « C’est un salon avec des organisateurs de qualité, situé à Paris, Porte de Versailles et déjà soutenu par quatre grandes interprofessions françaises. Ce salon aura les moyens de se développer et d’amener du business » analyse Xavier de Volontat. Alors que l’édition de Prowein 2016 a commencé à décevoir à cause de la saturation du salon et de son gigantisme, Xavier de Volontat se prête à rêver : « les choses tournent. Après Vinexpo, après la London Wine Fair, après Prowein : ce pourrait être au tour d’un salon français de polariser les dynamiques ». De même Philippe Pellaton acquiesce : « l’offre est trop atomisée, cela crée des crispations et oblige à des arbitrages ». Mais, lui, ne se prononce pas sur le choix de Paris.
