ans tous les vignobles, la pression de mildiou est élevée voire exceptionnelle. Les conditions climatiques très humides quasi tropicales ont été très favorables au champignon. Au 23 juin, dans le Val de Loire, le parasite était présent un peu partout, même si le Saumurois paraissait moins attaqué. Des attaques directes ou indirectes sur inflorescences sont apparues à des degrés divers selon les cépages : de 2 à 30 % de grappes atteintes en Loire-Atlantique, de 1 à 20 % dans le Maine et Loire, et de 1 à 28 % dans la Sarthe indique le dernier BSV (bulletin de santé du végétal).
En Champagne, le champignon était également bien implanté. D’après le bulletin d’avertissements viticoles du 21 juin édité par le Comité Champagne 85 % des parcelles du réseau Magister présentaient des symptômes sur feuilles et 11 % du rot gris au 17 juin. Dans les situations d’attaque déclarée (plusieurs taches par cep et/ou symptômes fréquents sur inflorescences), les techniciens recommandaient donc des traitements intercalaires pour renforcer la protection avec des produits à base de fosétyl-Al + contact ou cymoxanil + contact.
Pression exceptionnelle également dans le Beaujolais. « Depuis un mois, le mildiou nous préoccupe. Des déformations d’inflorescence en crosse sont apparues avant la nouaison. A ce jour, le champignon est présent sur l’ensemble du Val de Saône et le Nord Beaujolais. Dans le Sud Beaujolais, les attaques sont moindres. Dans les cas extrêmes, entre 5 à 10 % des grappes peuvent être atteintes. Cette situation s’explique par le fait que depuis début mai, il pleut régulièrement et les fenêtres de tir pour positionner les traitements sont courtes. Heureusement, le temps est redevenu plus clément ces derniers jours. On a des températures élevées (jusque 33 °C) qui vont permettre de sécher les symptômes. Le mildiou ne va donc pas re-fructifier tout de suite », indiquait Caroline Le Roux, de la chambre d’agriculture du Rhône le 24 juin.
Dans le Bordelais, la situation était également inquiétante. « Dans les quatre témoins non traités que nous suivons, 85 à 100 % des grappes sont touchées à des intensité de 50 à 70 % », rapportait Nadège Bidou, responsable technique chez Soufflet Vigne le 23 juin.
Dans les parcelles protégées, le moindre défaut de pulvérisation ou le moindre trou dans les cadences n’a pas pardonné. Et, les dégâts pouvaient aller « jusqu’à une grappe et plusieurs feuilles par cep touchés », indique la technicienne. Heureusement dans la région, le beau temps était revenu. « Cela va ralentir l’épidémie », observe-t-elle.