es viticulteurs de Loire-Atlantique connaissent actuellement une « explosion » des symptômes de mildiou. Ces derniers proviennent de contaminations issues des nombreux épisodes pluvieux du mois de mai 2016, mais aussi de repiquages. « Nous en sommes à une dizaine de contaminations depuis la mi-mai », estime Nadège Brochard, conseillère à la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique.
Sur feuilles, le nombre de taches est tel qu’elles en sont parfois couvertes, avec les surfaces totalement jaunies, y compris sur les parcelles ayant très peu poussé à cause du gel. Les cumuls importants de pluies tombées fin mai ont aussi entraîné des contaminations directement sur grappes, à des degrés divers.


En date du jeudi 9 juin 2016, quasiment aucune parcelle du réseau de surveillance n’était exempte de mildiou. Les parcelles témoin présentaient 100 % de ceps touchés avec, en moyenne, 20 % des feuilles portant des taches et 22 % des grappes touchées par le rot gris. « À ce rythme-là, je n’ai plus aucune feuille sans mildiou d’ici la semaine prochaine », ajoute la conseillère.
Outre une expression exceptionnellement forte de la maladie, c’est aussi sa précocité qui est très inhabituelle : « Une attaque de cette ampleur aussi tôt, avant la floraison, beaucoup n’avaient encore jamais connu cela, tout du moins pas depuis les vingt dernières années », poursuit celle-ci. Sur les quelques parcelles les plus avancées, les toutes premières fleurs faisaient leur sortie la semaine dernière, mais la plupart des vignes étaient encore au stade « boutons floraux séparés ».
Et les dernières prévisions météo de la semaine ne sont pas des plus rassurantes, la pluie s’étant à nouveau invitée. « Sur une échelle de un à cinq, je placerais le curseur sur cinq en terme de niveau de risque, conclut Nadège Brochard. Nous arrivons à une période critique de la floraison, le mildiou est là, la vigne très poussante, le modèle indique un niveau fort et on annonce de la pluie toute la semaine… Tous les paramètres sont donc réunis. »