On est frustré, on a l’impression de s’être fait viré ». La phrase est lâchée ! Alors que la décision de quitter Montpellier pour Marseille vient d’être prise, Patrick Guiraud, président de Millésime Bio paraît abattu. La décision est lourde à porter pour le Languedocien. « Nous n’avions jamais évoqué de quitter Montpellier. C’est la ville qui a vu naître le salon dans une région où est concentrée la plus forte production de vin bio de France. Nous avons servi notre région et fait de Montpellier la capitale des vins bios. Notre départ ne reflète en rien ce que nous souhaitions développer ».


L’attachement à la région est tel que Patrick Guiraud n’écarte pas l'idée de revenir en région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées dans les années futures. « Nous n’excluons rien du tout » affirme-t-il. Selon lui, Marseille a été choisie du fait de sa proximité avec le Languedoc mais également parce que la ville offre une structure d’accueil taillée pour accueillir les 900 entreprises présentes sur Millésime Bio. Toulouse n’avait pas un parc expo adapté.
Les bios seront restés intraitables pour défendre leur salon. « Nous sommes une association. Depuis 25 ans, nous nous sommes battus pour construire notre identité. Nous ne pouvons pas accepter une OPA sur nos dates » explique Patrick Guiraud. Vinisud a en effet annoncé qu’il se tiendrait en janvier avec deux dates communes avec Millésime Bio. Cette décision a été prise de façon unilatérale par Vinisud. « Nous avons proposé aux organisateurs de déplacer les dates pour qu’il n’y ait pas de chevauchement et que les deux salons s’étalent sur une semaine. Nous serions restés si Vinisud avait accepté cette option » indique Patrick Guiraud. Pourquoi Vinisud l’a refusé ? Contactés, les organisateurs se sont refusés à tous commentaires.
Pour le président de Millésime Bio, cette superposition nuit à la lisibilité de l’offre salon et à son service. Au-delà des différences d’ambiances entre les deux salons (Millésime Bio jouant la spontanéité sans fard, tandis que Vinisud apparaît un peu plus cossue), Patrick Guiraud estime que le mélange des genres crée une incohérence. « Les visiteurs de Millésime Bio se plaignent de ne pas pouvoir visiter autant de stands qu’ils le souhaiteraient. Pour cela, nous limitons le nombre d’exposant à 900 et nous avons une liste d’attente de 100 domaines. Comment voulez-vous que les exposants refusés comprennent que l’on accepte ceux de Vinisud ? On ne peut pas limiter un afflux d’exposant et le limiter par ailleurs ».