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« Les prix des primeurs 2015 sont cohérents, ne nous focalisons pas sur les dérapages »
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François Lévêque
« Les prix des primeurs 2015 sont cohérents, ne nous focalisons pas sur les dérapages »

Millésime porteur oblige, la campagne des primeurs de Bordeaux arrive à son terme avec un bilan satisfaisant, et d’inévitables hausses des cours, de 5 à 30 %.
Par Alexandre Abellan Le 13 juin 2016
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« Les prix des primeurs 2015 sont cohérents, ne nous focalisons pas sur les dérapages »
Figure girondine, François Lévêque est la quatrième génération d’une famille de courtiers. Ayant développé l’activité grand cru dans les années 1980, il a cessé de travailler les vins en vrac en 1998. - crédit photo : Courtier François Lévêque
I

mminentes, les sorties des premiers crus classés vont conclure cette semaine la longue campagne des primeurs 2015 à Bordeaux. Alors que la place de Bordeaux s’attend à des hausses conséquentes, le courtier François Lévêque préfère prendre de la distance : « ne nous focalisons pas sur les sorties de route qu’il ne manquera pas d’y avoir ». A l'écouter, les comportements des étiquettes bordelaises iconiques ne sont, au pire, que des épiphénomènes. Car dans l’ensemble « ça reste une bonne campagne, avec des châteaux qui ont pratiqué des prix cohérents. Les hausses de 5 à 30 % sont méritées pour un beau millésime. Avec des prix de départ de 5 à 30 euros la bouteille (soit un prix consommateur de 20 à 50 €). Là, Bordeaux offre un rapport qualité-prix et notoriété exceptionnel. »

Timing

Après quatre campagnes délicates, les primeurs 2015 n’ont pas eu de difficultés à trouver leurs acheteurs se félicite l'expert. Devant s’achever aux alentours du 20 juin, « la campagne s’est bien étalée dans le temps. En montant progressivement des crus bourgeois aux crus classés » se félicite-t-il. Même en l’absence d'un apôtre de l'envergure de Robert Parker*, le millésime a été suffisamment bien accueilli pour que la campagne s'en ressente. Si les marchés européens et français ont été actifs, les Etats-Unis se seront faits discrets. Tandis que la Chine aura brillé par son faible engouement.

Seul ombre à ce tableau globalement positif, le peu de volumes à travailler cette campagne laisse un sentiment de frustration planer sur la place de Bordeaux.

Comme au rugby, il ne faut pas oublier les fondamentaux

« La propriété a tendance à mettre nettement moins de primeurs en marché. Et de se garder plus de stock. Beaucoup commercialisent aujourd’hui 50 % de leur production, quand la part était de 90 % auparavant » regrette François Lévêque. Ce changement d’approche répond à une volonté évidente des châteaux d’optimiser leur valorisation par la réduction des volumes disponibles. Ce qui n’est pas sans évoquer un syndrome Latour (le château ayant quitté la vente en primeurs en 2012).

« Quand on a 20 à 30 000 cols à Pomerol, ça ne pose pas de souci. Mais n’oubliez pas que les grandes propriétés du Médoc produisent 400 à 500 000 cols… Maintenant, les sorties en primeurs n’inondent plus le marché avec des prix compétitifs. Résultat, les parts de marché des grands bordeaux se réduisent à l’étranger » alerte François Lévêque.

Il faut avoir le souci de la marge du négoce

Si un tel contrôle de l’offre peut être compris par les marchés sur un tel millésime, l’équilibre de la place de Bordeaux doit être rétabli estime le courtier. Pour lui, « les courtiers et les négociants forment le service commercial des châteaux. Son coût n’est pas intégré au prix de revient, il se rémunère sur la marge réalisée à la vente. Il faut maintenir des prix de départ qui le permettent. Certains font mine de l’oublier, par facilité. »

 

* : Le fondateur du Wine Advocate reste « le seul journaliste qui fasse bouger les caisses. A partir de 93/100, il déclenchait des ventes » souligne François Lévêque. « Il écrasait tout, maintenant il n’y a pas d’équivalent. Il y a bien des moyennes des principaux critiques, mais ça ne prend pas. »

A quoi sert un courtier de grands crus ?

A priori impertinente, cette question amuse François Lévêque. Se voyant comme un notaire garantissant les transactions, le courtier se définit également comme un diplomate servant d’amortisseur entre deux partenaires souvent en opposition. « Les courtiers sont ceux qui passent des messages et permettent à ces gens de ne pas s’égorger » s’amuse-t-il. Et au-delà de l'activité en primeur (très régulée par le système d'allocations), les courtiers travaillent aussi sur les sorties de vins livrables : avec une concurrence souvent féroce, faute d'amortisseur entre eux.

A Bordeaux, il y aurait 110 bureaux de courtier, pour moins de dix spécialisés dans les grands crus. Il y aurait 300 propriétés sortant des vins en primeur sur un millésime porteur (tel que 2015).

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