Le premier projet labellisé FUI en 2016 et intéressant la viticulture est intitulé « Viti Optimum 2.0 ». D'un budget total de 3,6 millions d'euros, il est soutenu par les pôles de compétitivité Agri Sud-Ouest Innovation et IAR, et associe plusieurs entreprises partenaires, dont Qualisol, une coopérative agricole du Tarn-et-Garonne, porteuse du projet.
D'une durée de quatre ans -juin 2016 à 2020 – le projet « Viti-Optimum 2.0 » consiste à mettre au point des outils d'aide à la décision opérationnels destinés à faciliter et optimiser le travail d'accompagnement et de conseil des techniciens de coopératives ou de conseillers indépendants. « Il s'agit de développer une véritable 'mallette' du technicien, avec différents outils permettant de meilleurs diagnostics, plus fins et plus rapides, explique Philippe Lorenzati, de Qualisol. Celui-ci sera ensuite en mesure de transmettre ces informations et les conseils adaptés aux vignerons plus rapidement, qui eux-mêmes devront en faire un accusé de réception ».
Le premier volet de cette « boite à outils », travaillé en partenariat avec l'IFV, a pour objectif de développer un meilleur « maillage météo » grâce à un réseau constitué de nombreuses stations réelles et « virtuelles », qui alimentera les modèles maladies ou ravageurs existants. Il devrait permettre un diagnostic plus précis des risques maladies pour les techniciens.
Le deuxième outil, mis au point avec le laboratoire de l'Ecole d'ingénieurs de Purpan, permettra de procéder à des analyses plus rapides des organes végétaux : feuilles, baies, etc., par exemple par la mise au point d'outils de diagnostics miniatures « au champ » ou par le rendu d'analyses beaucoup plus rapide qu'actuellement. « Si l'on souhaite développer l'usage des biostimulants au détriment des fongicides, la plante doit être bien équilibrée et se défendre seule, justifie Philippe Lorenzati. Il est donc important de pouvoir le vérifier précocement afin d'anticiper un risque d'apparitions de carences ou de maladies ».
Le troisième dispositif, développé avec Isagri, vise à mettre au point une sorte de « kit main libre » pour les techniciens, qui leur permettra d'enregistrer vocalement et directement les données du « terrain », sans avoir à les saisir manuellement sur ordinateur ou tablette. Cet enregistrement sera intégré et retranscrit grâce à un logiciel informatique. A la clé, un confort de travail et un retour du diagnostic et des conseils plus rapides et précis pour le viticulteur. Parallèlement à ce projet, un travail sera conduit pour mettre au point une cartographie très précise afin d'obtenir une meilleure géolocalisation du diagnostic.
Le dernier OAD concerne le développement de « pièges automatiques » pour détecter et compter les ravageurs. L'idée étant de diminuer les temps et les fréquences de relevés, mais aussi d'analyses des données, lourds en temps et en main d'oeuvre pour les techniciens. Il sera conduit en partenariat avec la société SI Consult.
Le projet « NV²»Le second projet labellisé « FUI » en 2016 s'appelle « NV² » et est porté par l'entreprise ITK, en partenariat avec Nyseos, Frayssinet et Lallemand. Celui-ci vise à mieux maîtriser la gestion de l'azote en fonction du profil du vin visé, depuis la fertilisation de la vigne jusqu'au choix des levures et compléments azotés lors de la fermentation. A la vigne, il s'agira de développer un logiciel permettant de piloter l'apport d'azote à la vigne en fonction du potentiel azoté du raisin recherché.
Un second volet concerne la partie vinification et permettra de faire le lien entre la teneur en azote des moûts et les qualités organoleptiques des vins obtenus, sur cépages Sauvignon et Merlot. Il permettra de savoir comment influencer sur celles-ci, en jouant sur les souches de levures ou l'ajout éventuel de compléments azotés. Les deux OAD seront « inter-opérables et inter-connectables entre eux » et seront adaptés dans un second temps pour d'autres cépages.
« Il s'agit de répondre à la problématique de compétitivité des vins français au niveau international, justifie Philippe Stoop. Le marché mondial est en demande de vins fruités et légers et la teneur en azote a un impact sur le profil aromatique ». Autre exemple de l’intérêt d'un tel outil : la fertilisation influence le rapport « feuillage/poids de vendanges », qui lui-même entraîne un certain degré alcool. « Si l'on veut des vins plus légers, il faut donc un ratio plus faible et donc mieux raisonner la fertilisation », indique Philippe Stoop.
D'un montant total de 4,8 millions d'euros, l'aide accordée est de 1,9 millions d'euros. Le projet durera quatre ans et se terminera en août 2020.