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Les vignerons bio défendent la modulation des traitements Pyrévert
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Aquitaine
Les vignerons bio défendent la modulation des traitements Pyrévert

Une interprétation administrative rendrait obligatoire trois traitements contre la flavescence dorée, mettant fin au raisonnement technique des passages en fonction de la présence de l'insecte vecteur.
Par Alexandre Abellan Le 06 avril 2016
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Les vignerons bio défendent la modulation des traitements Pyrévert
Pour cause d’exercices policiers ce 4 avril à Bordeaux, les 70 vignerons bio d’Aquitaine ont dû déplacer leurs primeurs du musée d’art contemporain au palais de la Bourse. Un déménagement bien négocié, qui n’a pas entamé la combativité d’Anne-Lise Goujon (château Moulin de Lagnet). - crédit photo : Alexandre Abellan (Vitisphere)
A

la veille de la campagne viticole, l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) du Pyrévert supporte un véritable bras de fer entre le Syndicat des Vignerons Bio d’Aquitaine (SVBA) et le Service Régional de l’Alimentation (SRAL). En l’état, ce texte homologue l’insecticide dans le cadre de la  lutte contre la flavescence dorée*, en précisant qu’il doit être utilisé à « trois traitements ». Et pas « trois traitements maximum »**. Cette nuance obligerait les vignerons en périmètre de lutte obligatoire à réaliser trois traitements de pyrèthre naturel, sans pouvoir en moduler le nombre. C’est du moins l’interprétation rigoriste qu’en fait François Hervieux, le chef de service du SRAL (qui a participé à la rédaction de cette AMM).

Mais les vignerons bio souhaitent préserver la souplesse permise par l'interprétation jusque là répandue. « Nous faisons valoir que des protocoles expérimentaux ont été mis en place pour réduire ces traitements. Après un premier passage sur larves, des comptages de population au vignoble permettent de vérifier si un deuxième traitement est nécessaire. Idem pour le troisième. Il faut tenir compte des résultats positifs du terrain » plaide Anne-Lise Goujon, la présidente du SVBA, lors de ses dégustations en primeur à Bordeaux.

Du régional au national

Le SRAL n’ayant pas modifié sa position, le Groupement de Défense contre les Organismes Nuisibles (GDON) du Médoc a préféré prendre les devants. Et a déjà indiqué dans son bulletin d’information que les vignerons bio devront réaliser trois traitements de Pyrévert, lors de la prochaine campagne. Mais la messe n’est pas encore dite prévient Stéphane Becquet, animateur technique au SVBA.

Avant de prendre une position, le SRAL a demandé au SVBA des pistes d'aménagements d'application du Pyrévert en lutte bio (selon la modalité binaire, 0 ou 3 traitements). Ce dossier a été déposé la semaine dernière et Stéphane Becquet attend désormais une réponse des services régionaux. Mais il espère surtout qu'une démarche nationale viendra résoudre la question. La Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique, France Vin Bio et d’autres organisations viennent en effet d’envoyer à la Direction générale de l’alimentation une demande de modification de l’AMM du Pyrévert. Afin d’ajouter tout simplement la mention maximum aux trois traitements.

« Si la DGAL pose rapidement une demande, cela peut aller très vite, et se faire pour la campagne » espère Stéphane Becquet.

Coûts économiques et écologiques

D’après le SVBA, un passage de Pyrévert coûterait 50 euros par hectare (avec un prix bien négocié). « Avec trois traitements, on serait donc à 150 €/ha. Soit le coût d’un programme bio complet ! » alerte Stéphane Becquet. Alors qu’il le martèle, « il s’agit d’un faux-problème juridique. Techniquement, cette précaution de l’AMM venait de la crainte de moindre efficacité des pyrèthres naturels (par rapport à la roténone qu’ils ont remplacée). »  

Mais au-delà de l’aspect économique de la multiplication des passages, d es vignerons bio ne sont pas loin de voir dans un passage à trois traitements le franchissement d’une ligne rouge environnementale. L’utilisation d’insecticides leur posant déjà un problème  quasi-philosophique, ils seraient indignés par un triplement de leurs passages quand un seul suffirait. « Nous avons prévenu le SRAL du danger d’un retour de bâton. Les vignerons bio suivent les obligations réglementaires, mais ils pourraient ne pas comprendre cette évolution » prévient calmement, mais fermement, Anne-Lise Goujon.

La présidente du SVBA conclut, tout aussi cordialement, que la société civile pourrait s’inviter dans le débat. Et jouer les arbitres dans ce viril affrontement : « il n’est pas vraiment dans l’air du temps de rajouter des traitements… »

 

* : Maladie de quarantaine, la flavescence dorée est confinée via son vecteur, la cicadelle dorée.

** : Si le site de l'ANSES affiche le contraire, il s'agirait d'une erreur, seul le guide INAO-ITAB faisant foi comme l'explique le SVBA.

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