abituelles pour quelques propriétés et syndicats viticoles (Grands Crus Classés de Saint-Emilion, Médoc…), les pré-primeurs essaiment cette année à Bordeaux. En cours d’élevage, le millésime 2015 semble avoir du mal à attendre dans ses tonneaux la semaine des primeurs (4-7 avril). Y-aurait-il donc à Bordeaux une course au premier primeur ? « On ne fait pas du Beaujolais non plus » désamorce d’un sourire Ludovic David, le directeur général du château Marquis de Terme (quatrième cru classé en 1855 à Margaux, 40 hectares, 100 000 cols)
« La dégustation en primeurs est une opération de communication fantastique pour tout Bordeaux. Il ne faut pas casser ce rendez-vous annuel » prévient-il. Et à ceux voyant dans cette activité précoce un effet de la nouvelle organisation de la semaine des primeurs par l’Union des Grands Crus de Bordeaux (UGCB), Ludovic David répond qu'il s'agit plutôt d'une impatience liée à un effet du millésime. Le « 2015 a déjà une bonne cote, alors que personne ne l’a goûté… »


Ce chantre de la promotion collective ne dédaigne pas pour autant le jeu individuel. Ce 17 mars, il s’est essayé à une dégustation en avant-primeur. « On a choisi un jeudi soir pour un évènement festif, en anticipation des dégustations officielles. Si cela fonctionne, on le pérennisera » explique-t-il, soulignant qu’il travaille sa propre identité, sans affaiblir le collectif puisqu’il en fait également partie. « Il y en a beaucoup qui ne jouent le plus le jeu du collectif : les premiers, les super-seconds et ceux qui jouent leur propre stratégie commerciale » objecte-t-il celui qui a accueilli, l’an dernier, le dîner d’ouverture de l’UGCB.
Au final, il ne s’agit ni plus ni moins de ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier. Pour cette semaine des primeurs, le 2015 du château Marquis de Terme sera ainsi présent aux primeurs de Jean-Luc Thunevin (chai Thunevin), de Michel Rolland (château la Dominique), de l’UGCB (château du Tertre) et, évidemment, à la propriété (sur rendez-vous). Sans oublier la présentation en pré-primeurs à la place de Bordeaux (ce 23 mars) ou les dégustations organisées à la demande de critiques (en amont ou en aval). Du 20 mars au 20 avril, l’équivalent de 500 bouteilles de primeurs seront dégustés. Avec 40 hectares, le domaine produit annuellement 100 000 cols de premier vin.