a Commission européenne devrait soutenir le glyphosate. C’est ce que laisse penser l’information relayée par l’AFP et reprise par La France Agricole qui cite une source de l’exécutif européen : « La Commission européenne va proposer le renouvellement du glyphosate pour 15 ans ». Les 7 et 8 mars, un vote au sein d’un comité d’experts devra valider cette proposition de la Commission.
Cependant, la Commission prend soin de border les choses. Sa proposition présentera une limitation sur les co-formulants. Cette position répond ainsi à la polémique qui n’avait pas manqué d’éclater lorsque l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) avait jugé le glyphosate comme cancérogène « improbable ». Cet avis était perçu en totale contradiction avec l’avis du Centre international pour le Cancer (Circ) qui a déclaré la molécule cancérogène « probable ». La différence de position serait dûe au fait que l’EFSA évalue la molécule, tandis que le Circ étudie la formulation du produit herbicide (qui comprend la molécule active et des co-formulants).
Si l’Europe choisit de renouveler le glyphosate, cela ne garantit pas pour autant que les agriculteurs français puissent l’utiliser. L’Etat français reste en effet responsable de l’autorisation finale. Et en France, le sujet a reçu l’attention de la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal. « Dans un communiqué de presse datant du vendredi 12 février 2016, la ministre demande à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) une réévaluation immédiate de l’ensemble des produits phytosanitaires contenant du glyphosate et des coformulants de la famille des tallowamines et le retrait des autorisations de mise sur le marché des produits concernés présentant des risques préoccupants » expliquait La France Agricole, le 15 février dernier.
L’Anses s’est cependant déjà exprimée sur la molécule et ses coformulants. « Dans l’avis qu’elle vient de rendre, l’Anses estime que le niveau de preuve de cancérogénicité chez l’animal et chez l’homme peut être considéré comme relativement limité et ne permet pas de proposer un classement 1B (réunissant les substances dont le potentiel cancérogène pour l’être humain est supposé). De plus, au vu du niveau de preuve limité, la classification en catégorie 2 (suspectées d’être cancérogènes pour l’homme) peut se discuter sans que l’agence puisse se prononcer sur ce point en l’absence d’une analyse détaillée de l’ensemble des études » poursuit également la France Agricole.