i-décembre 2015, l’université d’Adelaide a lancé l’application PMapp* sur smartphones et tablettes, afin d’affiner l’estimation visuelle des niveaux de pression de l’oïdium sur des parcelles. Se voulant simple d’utilisation, cet outil se résume à des modélisations de grappes infectées par l’oïdium, selon plusieurs niveaux d’intensité et de répartitions spatiales. Par rapide comparaison visuelle, l’utilisateur peut ainsi noter le pourcentage d’infection d’une grappe bien réelle.
« Le but ultime de la R&D en la matière est de développer des méthodes analytiques objectives, pour estimer les niveaux d’infection. Alors que les estimations visuelles sont subjectives, cette application doit faciliter les évaluations » promet le docteur Liz Waters (Wine Australia). Elle souligne également que cet outil force à une plus grande concentration, permettant d’éviter les confusions entre tâches d’oïdium et traces de poussière ou de résidus de traitements.
« PMapp est un outil facile à utiliser, qui aide à évaluer de manière efficace la gravité et l'incidence de l'oïdium sur le vignoble » résume le site InfoWine, qui a repéré l’innovation. Classé dans les applications de « référence », cet outil est disponible pour smartphones et tablettes sur Android et iOS (mais seulement sur l’iTunes store australien pour cette dernière extension). A noter qu’en octobre dernier, l’université australienne a également publié une application, Viticanopy, pour modéliser l’architecture de la vigne (surface foliaire, porosité.)…
L’objectif de l’outil est d’étayer les décisions de vendanges/vinifications et, in fine, le niveau de valorisation des raisins et vins. Car l’oïdium « cause de sérieux problèmes qualitatifs sur les vins, avec des défauts aromatiques ou des sensations huileuses en bouche. La filière a de fait une faible tolérance à la présence d’oïdium sur grappes et rejette souvent des lots ayant 3 à 6 % de dégâts visibles » rappelle le professeur Eileen Scott, qui a piloté le projet PMapp.
Pour l’Université d’Adelaide, l’oïdium est « la maladie la plus coûteuse de la filière vin », avec un impact estimé à 50 millions €/an (en perte de production et coûts de contrôle). Cette application s’insère dans un plus vaste programme de développement d’outils de mesure pour quantifier l’oïdium, notamment avec des mesures spectroscopiques.
* : Pour Powdery Mildew App, soit l'application Oïdium en français.