olie du XVIIIème siècle, le château de Flaugergues se trouve en bordure de l’agglomération montpelliéraine du XIXème siècle. Ses 25 hectares de vigne produisent chaque année 165 000 cols cols d’AOC Grès de Montpellier, mais servent également de support à une activité touristique intense. Le château accueille 20 000 visiteurs dans sa boutique, sa cave, son château, ses vignes et son jardin, auxquels s’ajoutent 35 000 visiteurs pour son restaurant et l’accueil de groupe (du mariage aux séminaires).
Continuant de s’étoffer en animations, cette offre est le fruit d’« une très lente et continue évolution de l’oenotourisme. La demande recherche toujours plus à accéder à l’identification » explique le vigneron Pierre de Colbert, propriétaire du château de Flaugergues. En 1970, ses parents reprenaient en effet un domaine languedocien on ne peut plus traditionnel, où l’aramont était sous contrat vrac avec le négoce. Réformant le vignoble, ils ont également réhabilité la demeure, jusqu’à ce qu’elle soit classée monument historique en 1986.
Marquant l’ouverture au public de la propriété, cette inscription a permis « d’offrir un produit simple et évident. Une visite ne se faisant pas sans une dégustation » note Pierre de Colbert, qui souligne que « comme monsieur Jourdain avec la prose, on faisait de l’oenotourisme sans le savoir ». Dans les années 1990, le réaménagement des bâtiments a permis l’accueil de groupes, et obligé à professionnaliser la démarche (accueil de personnes handicapés, y compris aveugles).
Arrivé en 2000, Pierre de Colbert a ajouté une quatrième activité au domaine : la restauration (avec la production de vin, les visites et l’organisation de mariages/séminaires). Le Folia a ainsi ouvert en 2010, servant de base pour développer de nouvelles modalités de réceptions : apéritifs (ou « afterworks »), représentations théâtrales… Et de nouveaux circuits de visite, comme la demie-journée avec le vigneron, évolutive selon les saisons. Une diversification qui permet de toucher des publics allant des familles aux jeunes urbains en passant par les croisiéristes. « Les lieux s’adaptent aux demandes, pour que chacun puisse toucher du doigt la réalité de la production de vins » résume Pierre de Colbert.
Commercialement, l’oenotourisme a un impact évident sur les ventes au caveau (20 % des ventes de Flaugergues). Mais stratégiquement, l’accueil du plus grand nombre vise « les ventes croisées. Avec un séminaire par exemple, on nourrit la réputation du lieu et on créé de la fidélisation. C’est une logique vertueuse » estime Pierre de Colbert. A noter que s’il pilote l’accueil au domaine avec 25 employés*, il se considère avant tout comme un vigneron, et pas un guide oenotouristique. « Toutes nos activités sont teintées d’oenotourisme. Elle est infuse et diffuse. On ne peut pas considérer l’oenotourisme comme une unité économique à part » conclut Pierre de Colbert.
* : En comptant les salariés du restaurant Folia.