Ce fut l’une des polémiques de l’année 2013, objet d’une pétition rassemblant les contre. Le temps semble avoir fait son œuvre. Le Point annonce l’apaisement : « Le Louvre de la vigne a enfin trouvé son terroir ». « Après des années d'atermoiements et de polémiques, le "Louvre de la vigne" a enfin trouvé son terroir dans l'Aude, où va être transférée la plus grande collection viticole au monde, pour préserver le passé mais aussi préparer l'avenir, écrit le journaliste. C'est ici, sur 16 ha de terrain à Gruissan (Aude), que va être recréée la banque génétique mondiale de la vigne: 7.500 "accessions" (cépages, vignes sauvages, nouvelles créations...), provenant de 54 pays, seront transférés de la célèbre collection de Vassal, située à Marseillan-Plage, dans l'Hérault ». Le Point retrace l’histoire de ce déménagement hors norme : « Le projet de déménagement, à l'étude depuis les années 2000, s'est heurté à de multiples obstacles: une pétition a réuni des milliers de signatures pour dénoncer les risques de dégradation de la collection lors du transfert, et un contentieux judiciaire a opposé l'Inra à l'ancien propriétaire, Listel, qui a finalement cédé Vassal au Conservatoire du littoral ». France 3 et la RVF reprennent aussi la dépêche de l’AFP. Une des multiples pépites de ce trésor génétique: « Il a été identifié une création variétale qui y sommeillait depuis les années 1970 et dont les raisins sont "naturellement mûrs à 10 degrés, contre 14 normalement". C’est un autre musée vivant que proposent dans Le Parisien « Matthieu Bosser, un Parisien « pur jus » de 37 ans, et trois associés ». Le quotidien claironne : « Préparez les tire-bouchons ! Un demi-siècle après la fermeture des derniers chais de Bercy, les producteurs de vin sont de retour dans la capitale (…) Leur entreprise, la bien nommée « les Vignerons parisiens », devrait sortir, à terme, 35 000 bouteilles et 5 cuves par an de vin bio garanti « made in Paris » . Les raisins ? Ils proviendront « de parcelles des côtes-du-rhône cultivées selon les techniques de la biodynamie ». Le chai a une adresse : 55 de la rue de Turbigo, dans le Marais.
Iran et AldiL’Iran franchit un pas. « Le pays interdit l’usage du mot vin dans les livres », rapporte cette semaine The Telegraph. La décision a été prise par le ministre de la Culture au nom « d’une attaque culturelle de l’Ouest ». Selon le Huffington Post, « il s'agit d'une demande expresse de l'ayatollah Khomeini». Cette censure vise aussi « des noms d'animaux de pays étrangers, ainsi que les noms de certains présidents ». On appréciera l’amalgame. Sa mise en œuvre a aussi été prévue : « Les éditeurs sont invités à transmettre aux autorités les fichiers PDF des livres qu'ils souhaitent publier ». Romain Herreros observe : « Cette décision ciblant le vin intervient deux mois après la polémique du dîner de l'Elysée ». The Independant se demande avec humour « comment les autorités iraniennes vont s'y prendre pour en parler dans le décret, lequel devra bien être imprimé pour entrer en vigueur ». Decanter dresse un inventaire de la présence du mot vin dans ce pays où la consommation d’alcool est un interdit : « Il y a beaucoup d’écrits sur le vin, la bière et les spiritueux aux frontières du pays et le débat sur la consommation clandestine d’alcool est ouvert ». A l’Ouest, l’enseigne hard discount Aldi se lance, elle, selon Vitisphere dans la vente de vin en ligne. Decanter précise : « Les hard-discounters Aldi et Lidl sont devenus en quelques années des acteurs importants. L’un et l’autre se positionnent dans le vin. Au Royaume Uni Aldi s’est hissé au sixième rang des supermarchés et une bouteille de vin sur 13 est achetée dans ses rayons ». L’empire contre-attaquerait-il ?
De l’autre côté du miroirWine Business International nous emmène cette semaine dans le monde « des fabricants de levures ». Le journaliste nous raconte la bonne fortune de Chr. Hansen, laboratoire situé à Copenhague, qui a annoncé cet automne à ses six cents salariés de 30 pays des bénéfices record de 859 millions d’euros en hausse de 14%. « Le vin est la dernière née des activités de Chr. Hansen mais la plus prometteuse. En 25 ans, il est devenu stratégique et est boosté par l’innovation ». Le laboratoire a recruté des spécialistes au-dessus de tout soupçon, parmi lesquels Laurent Hubert, directeur marketing, basé à Paris, et fort « d’une double culture en biologie et en œnologie et d’une expérience en Languedoc et chez l’illustre Château Beaucastel à Châteauneuf du Pape ». Le département innovation est conduit par Nathalia Kruse Edwards, responsable d’un programme de recherche baptisé NoVA, contraction de « no volatile acidity (VA) », et destiné à produire des levures « idéales pour les climats chauds où l’acide malique est faible ». Ainsi s’écrit en coulisses l’industrie colatérale du vin.
Percée et BordeauxA quelques semaines de l’édition 2016, on apprend dans Vitisphere qu’il n’y aura pas de Percée du vin jaune en 2017. « La question de maintenir la traditionnelle fête annuelle du vin jurassien en l'état, la « Percée du Vin Jaune », était posée depuis plusieurs mois au sein du comité organisateur, les « Ambassadeurs des vins jaunes (…) Le comité organisateur, en lien avec l'interprofession, souhaitaient prendre le temps de la réflexion, pour donner à la manifestation « un nouveau souffle » et « se réinventer ».», rapporte le site. Car il y a un revers à ce succès : « La Percée du vin jaune est organisée chaque année, depuis 20 ans, par les vignerons eux-mêmes, aidés par 700 bénévoles. En quelques années, elle est devenue une fête incontournable pour les vignerons jurassiens...Mais aussi pour le grand public : l'an dernier, 40000 visiteurs étaient venus déambuler, verre à la main, dans les rues du village de Montigny-lès-Arsures, le temps d'un week-end. Une édition 2015 qui avait notamment fait couler beaucoup « d'encre » sur la toile, suite aux propos d'un journaliste de Rue 89 dénonçant une « beuverie sans intérêt ». Dans le même temps, « Bordeaux ouvre ses portes aux touristes ». Wine Business International consacre sa une à la renaissance de la ville et l’illustre avec cette anecdote : « En 1999, Basile Tesseron, Château Lafon-Rochet, cru classé de Saint-Esthèphe, avait 20 ans. Il trouvait Bordeaux ennuyeuse, conservatrice et démodée. Il quitta la ville, traversa les Etats-Unis, l’Amérique du Sud ». L’enfant prodigue est de retour : « Trentenaire, père de trois enfants, en ce début d’année, il a ouvert au château une boutique ouverte sept jours sur sept au plus large public ». A Saint-Emilion, Château La Gaffelière organise depuis un an « des wine tours à 20€ par personne », dimanche et jours fériés compris, en Anglais, en Français et en Espagnol ». Suit une pluie d’initiatives qui dessinent un véritable plan de bataille pour inverser la « mauvaise réputation ».