P
orté par le président du Conseil des grands crus classés en 1855, Philippe Castéja, le projet d’inscription du classement napoléonien au patrimoine mondial de l’Unesco vient d’être enterré. Aussi soudain qu’inattendu, ce revers serait essentiellement dû à un manque de cohésion entre les crus classés (61 châteaux du Médoc, 27 de Sauternes et Barsac et 1 de Pessac-Léognan).
Certains propriétaires se sont en effet opposés au projet Unesco, craignant que la reconnaissance patrimoniale ne fige définitivement le classement. Une peur de la «muséification» qui s’est heurtée à des ambitions d’évolutions et de révisions, car des châteaux espèrent, à terme, monter d’un rang du classement à un autre.
Face au risque grandissant de désunion, le projet a été purement et simplement suspendu, alors que le dossier d’inscription à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel français se précisait (en préalable à une candidature Unesco prévue dans 6 à 8 ans). Annoncé lors de Vinexpo 2015, un colloque international et interdisciplinaire devait marquer l’établissement d’une base scientifique à l’été 2016. Ce moment d’échanges entre chercheurs en histoire et en sociologie a été annulé, mais reste l’idée d’une bibliothèque dédiée aux grands crus classés en 1855 à la Chambre de commerce et d’industrie.
Après l’inscription, en 2015, des climats de Bourgogne et des coteaux et maisons de Champagne aux paysages culturels de l’Unesco, restent en lice les projets d’inscription des vignobles de Cognac et de Sancerre.
A lire aussi
Viticulture
Les crus classés veulent entrer à l'UnescoCommerce/Gestion
L'Unesco distingue deux vignobles français d'exception