Longtemps perçu négativement, le vrac peut désormais voir son blason redoré grâce au développement technique des moyens d’expédition et de conservation. L’essor du vrac va de pair avec la croissance de la consommation mondiale de vin et la généralisation d’outils de transport plus performants en termes de qualité.
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our expédier ses vins en vrac dans le monde, le logisticien a le choix entre le Flexitank et l’ISO tank. Le premier est une poche à remplir qui doit être intégrée dans un container, le second est un container cylindrique pris dans une armature de métal. « Le Flexitank est intéressant, car c’est un matériel vierge, qui n’a pas vu d’autres produits. Pour l’ISO tank, qui a contenu d’autres produits auparavant, il manque encore un guide des bonnes pratiques. Est-il acceptable qu’il ait transporté du miel ou de l’huile d’olive avant le vin, notamment le blanc ? », interroge Horst Mueller, le directeur global de la logistique des boissons pour le transporteur Kuehne + Nagel, lors d’une conférence du salon World Bulk Wine Exhibition, ce 23 novembre, à Amsterdam (Pays-Bas). Mais cette garantie technique des Flexitanks se paie environnementalement, par des déchets. « Les Flexitanks pourraient être recyclés. Mais dès qu’il y a un coût supplémentaire, plus personne ne veut en entendre parler », regrette Horst Mueller, qui reconnaît que les vins sont un produit de consommation à faible marge.
Si les ISO tanks peuvent être utilisés de multiples fois (avec un suivi précis), l’enjeu de leur approvisionnement peut être délicat à résoudre, car ils sont soumis à de nombreux trajets entre différents ports du monde : le défi reste la gestion de leur acheminement. « Les ISO tanks peuvent être vus comme un idéal dans les expéditions car il sont faciles à remplir et vider, et de plus grande capacité, mais leur logistique est lourde à gérer », remarque David Thomas, responsable du développement européen des boissons pour Kuehne + Nagel. Les ISO tanks sont donc plus difficiles à mettre en place, pour un coût supérieur aux Flexitanks.
Gérer les risques de sous ou sur-remplissage
Si les Flexitanks sont plus abordables, il faut faire attention aux risques de sous ou sur-remplissage, avertit Horst Mueller, qui souligne qu’il n’existe pas de standards généraux pour les Flexitanks, contrairement aux ISO tanks, strictement encadrés dans leurs tests de conformité. L’expert souligne que tous les containers de 20 pieds ne sont pas adaptés aux transports de Flexitanks. Pour lui, seul un quart des containers du marché sont adaptés (sans traces de brûlures ou d’humidité sur la tôle ni plancher aux aspérités tranchantes…).